En avance sur l’Algérie : l’armée soudanaise remet le pouvoir aux civils
Par Houari A. – Le Conseil militaire à la tête du Soudan et les dirigeants du mouvement de contestation ont signé, samedi, la «déclaration constitutionnelle» finalisant un accord historique ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils, après des mois de protestations populaires, ponctuées de répression sanglante.
Aussitôt après l’annonce de cet accord, des milliers de Soudanais sont sortis dans la rue pour fêter cette grande victoire que revendiquent aujourd’hui les Forces de la liberté et du changement portées essentiellement par un regroupement d’organisations syndicales très actives pendant les protestations.
Ce texte, qui prévoit la création d’un Conseil souverain qui va gérer la transition, est le fruit d’une longue lutte du peuple soudanais pour le changement. Après la destitution de l’ex-président Omar El-Béchir par l’armée suite à des manifestations populaires, les manifestants n’avaient pas abandonné le combat, refusant de céder le pouvoir aux militaires qui, au début, affichaient une volonté de le reprendre durablement.
Le même scénario qui s’est produit à la même période en Algérie, où des manifestations monstres ont eu raison du président Bouteflika qui sera finalement forcé à la démission par l’armée, le 2 avril. Même posture adoptée en Algérie, le commandement de l’institution militaire prend le pouvoir et entend le maintenir durant toute la période de transition qui s’éternise.
Cela dit, contrairement à ce qui s’est passé au Soudan, le commandement de l’armée algérienne préfère louvoyer afin de gagner du temps et imposer ses choix politiques, dont celui d’une élection présidentielle «dans les plus brefs délais», sans garanties réelles sur sa régularité, ni gouvernement de transition d’union nationale. Au lieu d’entamer directement le dialogue avec les représentants de la contestation et de la classe politique, l’état-major de l’ANP préfère mettre sur place une instance dite de dialogue et de médiation rejetée par la rue et boudée par les partis de l’opposition.
H. A.
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