Nouvelle vague de harragas : les horizons bouchés font fuir les Algériens
Par Houari A. – A l’arrêt depuis plusieurs mois, le flux de l’immigration clandestine reprend de plus belle. Signe de «rechute» dans le moral de ces jeunes Algériens en quête d’une vie meilleure pour laquelle ils sont prêts à prendre tous les risques, y compris celui de perdre la vie en pleine mer.
Ainsi, selon l’agence APS, vingt-six candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés dans la matinée du dimanche dans deux opérations distinctes au nord-ouest de Cap Falcon (Aïn El-Turck) par les unités du groupement territorial des garde-côtes d’Oran. Les 26 harragas ont été tous remis à la Gendarmerie nationale.
D’aucuns avaient, en effet, constaté l’absence quasi totale d’informations concernant les harragas depuis le début des manifestations populaires contre le système, le 22 février dernier. Un vent d’espoir soufflait sur le pays et tout le monde, les jeunes en premier lieu, se mettaient sérieusement à croire à une possibilité de mener une vie plus digne dans leur propre pays. Mais, au fil des mois, force est de constater que le rêve de ces millions de jeunes citoyens pour une Algérie nouvelle, libérée enfin de son régime corrompu et sclérosé et ouverte sur le monde, s’est considérablement amenuisé, cédant au désenchantement et à l’amertume. Au lieu de promettre de nouveaux emplois aux Algériens, le pouvoir en place menace d’en supprimer des dizaines de milliers, en décidant de fermer arbitrairement des entreprises si performantes et si bénéfiques à l’économique du pays.
Aussi l’impasse que connaît le processus politique à tous les niveaux, annonçant de sombres perspectives à court terme, n’est-elle pas faite pour redonner espoir à ces Algériens quelque peu impatients de goûter au fruit de leur révolution citoyenne. A cela s’ajoute le retour en force des pratiques autoritaires visant, notamment, la liberté d’expression et d’opinion qui connaissent aujourd’hui une inquiétante régression, avec le blocage de tous les sites d’information opposés à la politique hégémonique du pouvoir.
H. A.
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