Feraoun tue SLC : la mort programmée d’un fleuron technologique algérien
Par Houari A. – «Les services de SLC et de Divona cessent aujourd’hui, 21 août 2019, à 00h00.» C’est ainsi que les directions des deux sociétés ont annoncé la mort programmée de ce fleuron technologique 100% algérien, sur une décision éminemment politique.
«C’est avec une très grande émotion que les directions générales de SLC et de Divona ont décidé de procéder à l’extinction de leurs réseaux respectifs et de cesser, par conséquent, leurs activités d’opérateurs de télécommunications», indique un communiqué de ces deux sociétés.
«Cette décision, très difficile et très amère, s’est imposée à nous comme une fatalité face au silence des autorités sollicitées et après avoir épuisé tous les moyens de recours judiciaires et administratifs», explique le communiqué.
Les deux sociétés ont tout mis en œuvre pour maintenir le service «au niveau le plus acceptable», assurant ainsi à leurs clients, pris en otage par une ministre résidu inamovible du régime Bouteflika qui aura achevé de saboter le secteur avant de finir dans la poubelle de l’histoire, une continuité de service, «allant même jusqu’à exposer la personne des dirigeants à un risque pénal», soulignent les responsables de SLC et Divona qui regrettent que «devant cette situation de blocage, et face au refus de l’Autorité de régulation (ARPCE) de donner suite à [nos] multiples demandes de réunion pour organiser la continuité de service qui lui incombe, pour des raisons qui n’échappent désormais plus à personne, nous sommes contraints de renoncer à nous battre davantage contre l’arbitraire dont se rendent coupables toutes les autorités en charge du secteur des télécommunications».
Les deux sociétés ont alerté les clients qu’une opération de récupération des équipements, «considérés comme sensibles au regard du décret exécutif n°16-69 modifiant et complétant le décret n°09-410», installés à leur niveau sera lancée sous peu.
«Nous tenons à vous remercier très vivement pour votre fidélité au cours de ces 17 dernières années, durant lesquelles les équipes de nos deux entreprises ont veillé à vous offrir les meilleurs services de connectivité et de support d’Algérie. C’est en grande partie grâce à vous que nous avons pu y arriver», ont conclu les directions des deux sociétés.
Le ministère, son appendice l’ARPCE et ceux auprès desquels ils reçoivent les ordres assumeront la pleine responsabilité des graves préjudices causés aux centaines de sociétés et d’institutions qui se retrouvent ainsi sans connexion Internet, mettant ainsi parfois en péril, y compris des personnels travaillant dans des endroits reculés en plein désert, sans compter les pertes financières énormes.
H. A.
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