Abdallah Djaballah : «Le panel de Karim Younès vise à affaiblir le hirak»
Le leader islamiste Abdallah Djaballah a estimé que le panel mis en place par le pouvoir et confié à l’ancien président de l’APN sous Bouteflika, Karim Younès, «vise à affaiblir le hirak».
S’exprimant lors de l’université d’été de son parti à Jijel, le président du Front pour la justice et la démocratie a, par ailleurs, affirmé que son parti «privilégie le caractère pacifique et civilisé» du Mouvement de contestation populaire, considérant ses revendications «légitimes» et «justes».
Rejetant les appels à la désobéissance civile, selon le quotidien arabophone El-Khabar qui a couvert l’événement, Djaballah a soutenu qu’une telle démarche «pourrait conduire à une confrontation», en insistant sur la nécessité d’appliquer l’article 7 de la Constitution qui est «la source de tout pouvoir». Toujours selon El-Khabar, Abdallah Djaballah, qui milite au sein de l’opposition pour le départ du régime en place, a expliqué que l’application de l’article 102 ne suffisait pas pour sortir le pays de la crise qu’il vit.
«La légitimité populaire annule toutes les autres légitimités», a-t-il assuré, ajoutant que «le peuple, dans le cadre de son mouvement de contestation, a exprimé son rejet et sa non-reconnaissance de tout ce qui représente le pouvoir actuel».
Au sujet du panel dont la direction a été confiée par Gaïd-Salah à Karim Younès, Abdallah Djaballah a indiqué que cette instance «ne représente pas la solution» et que ses prérogatives «ne lui permettent de traiter que deux questions», à savoir «l’instance indépendante pour l’organisation des élections et la définition de leur échéance». «Or, a-t-il objecté, les revendications du peuple dépassent ces deux points de loin, au premier rang desquelles le départ du système et la sauvegarde de l’unité nationale».
Pour Abdallah Djaballah, «l’action d’éradication du système despotique doit s’étendre aux directions politiques sur lesquelles le système s’est appuyé durant ses vingt ans de règne, outre les lobbies financiers qui ont vidé le Trésor public».
H. A.
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