Horreur et incurie

20-Août gala
Face à la mort, certains imams ont décrété leur loi. PPAgency

Par Saïd N. Comme si le malheur qui les avait frappés au stade du 20-Août, lors de ce sinistre gala de Soolking, n’était pas déjà suffisamment douloureux, il leur fallait encore subir l’ignominie de cet imam d’une mosquée de Kouba qui, poussant l’outrecuidance à son extrême, jugea devant un public abasourdi et impuissant que la jeune Sofia, décédée la veille dans la bousculade, ne méritait pas que l’on priât pour elle, parce que, selon sa perception débile, elle était morte dans une fête où il y avait de la mixité et de la danse.

Ce triste individu, payé par l’argent du contribuable, s’est même permis, d’après des témoins présents au sermon, de tancer les parents de la petite, sans soulever la moindre réaction.

D’où nous sort ce monstre ? Des mosquées entretenues par l’Etat et livrées peu à peu aux fractions les plus réactionnaires et les plus irréductibles du salafisme. L’ex-ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, nous avait averti depuis longtemps contre la montée des extrémistes à partir des mosquées du pays dont ils détiennent – c’est lui-même qui l’a avoué – la majeure partie. Mais rien n’a été fait apparemment pour circonscrire le péril.

Aussi le syndicat des imams en avait-il fait état à maintes occasions et alerté contre le risque de basculement de nombre d’entre eux, à cause de leur situation sociale jugée précaire. Le déclenchement du soulèvement populaire du 22 Février a occulté momentanément le conflit larvé autour des lieux du culte mais le délitement accéléré des institutions, aggravé par l’illégitimité et l’incurie du pouvoir politique en place, fait remonter d’un coup toutes les horreurs refoulées. Le pire est à craindre…

S. N.

Comment (13)

    yi king
    25 août 2019 - 19 h 39 min

    Beaucoup de pays ont fait de la résistance sans pour autant être musulmans.
    C’est le verrouillage de l’islam à tout questionnement qui le rend paradoxal.
    Une religion d’un créateur Tout Puissant n’a pas besoin d’être dictatoriale et menaçante.
    Une religion basée sur l’histoire, la mystique, les sciences, le social, le droit et l’inconnu peut aussi être approchée et comprise par chacune de ces diciplines analysée séparément, pour peu que l’on ait des notions intellectuelles sur le sujet…
    Comment s’imaginer qu’un Dieu éternel…puisse être contrarié par quelques singes évolués sur un grain de sable et encore ignorants, qui s’arrogent le droit de le « défendre », au grand risque d’agir pire qu’un diable, de se tromper ?
    Comment en lisant le même livre, des gens arrivent à s’entretuer selon leur propre compréhension du contenu?
    Le Vrai Message des religion est de ne pas FAIRE DE MAL NI DE DESORDRES ET VIVRE SA VIE SANS CHERCHER A DOMINER L’AUTRE NI A SE LAISSER DOMINER.
    Avant de juger autrui on devrait se poser la question : qu’est-ce-qui en vérité, au fond de moi sincèrement, me pousse à agir ainsi: La haine? la jalousie? la différence? la frustration? l’injustice? les hormones? et en tout cas -L’IGNORANCE !
    Enfin, tout compte fait c’est les puissants et les Rois…qui profitent le plus des religions, c’est à dire de la manipulation des masses.

      Anonyme
      26 août 2019 - 7 h 27 min

      @Yi King 25 août 2019 -19 h 39 min,toutes les religions sont identiques,à part que certaines évoluent et d’autres restent figées à l’époque de leur « révélation ».Imaginez que le grand Galilée de la Renaissance italienne a faillit être exécuté pour avoir simplement dit que la terre est ronde et tourne autour du soleil et non l’inverse.Certaines religions sont vraiment en retard sur leur temps surtout dans nos contrées où l’Ecole censées propager le SAVOIR est devenue l’annexe du temple de l’obscurantisme d’à côté qui propage sans retenue et sans risque d’être contredit,le fanatisme,le fatalisme et l’ignorance.Et pour cause…

      Anonyme
      26 août 2019 - 14 h 04 min

      Un livre dont la lecture pousse les lecteurs à s’entretuer doit être soit bourré de contradictions ( c’est le cas si on prend des citations incomplètes ou isolées ou hors de leur contexte ou encore si on interprète au 1er degré), soit il est mal lu, mal interprété.
      Je pense qu’il y a des 2 dans le monde musulman y compris de la part des théologiens.
      De cette cacophonie ambiante nait le désordre croissant avec augmentation de l’entropie et donc on se dirige vers un chaos grandissant qui va engloutir tout le monde.
      Il est temps de laisser les livres religieux la ou ils doivent être, dans le champ spirituel individuel, hors de la politique, hors de la sociologie et hors d’ un mode opératoire de comment vivre sa vie et au passage hors du champ scientifique et du savoir en général.
      Le monde s’en portera mieux si on y arrive.

      @Yi King (commt. 25/28/2019 19h39mn)
      26 août 2019 - 18 h 34 min

      Je rajouterai en complément que tout musulman qui vilipende la démocratie n’est pas un vrai musulman !
      Parce qu’ Allah SWT laisse le choix de croire ou pas et les ignorants ( au pays des aveugles…) nous inondent de leurs fatwas débiles !!!

    baraa
    25 août 2019 - 15 h 24 min

    Face à l’islamisme réactionnaire, il faut faire la promotion de la laïcité mais aussi d’une théologie islamique de libération s’inspirant de Farid Esack, Ali Shariati, Tan Malaka, Mohamed Iqbal, Ihsan Eliacik, des musulmans bolcheviks de Russie en 1917 et beaucoup d’autres.

    Anonyme
    25 août 2019 - 12 h 10 min

    Chassé par la porte, l’hydre islamo-wahabiste est de retour par la fenêtre, laissée grande ouverte par le plus grand traître de l’Algérie : BOUTEFLIKA!

      Anonyme
      25 août 2019 - 20 h 20 min

      Oui le plus grand traître de l’Algérie c’est BOUTEFLIKA.

    Anonyme
    25 août 2019 - 8 h 32 min

    Il ne faut pas se voiler la face,fermer les yeux et se boucher les oreilles pour constater que le salafisme malgré son rejet sans appel par le peuple surtout depuis les années de terrorisme islamiste refait surface et tente de nous faire croire qu’il n’est pas un loup mais un agneau inoffensif.Pour justifier l’injustifiable ces monstres s’abritent derrière le Coran qu’ils interprètent selon la lecture faite par le sinistre Ibn Taymia.Rien ne les arrête même le fatalisme le plus absurde tel le laser du stade du 5 juillet avant les élections de décembre 1991 où Ali Benhadj se donnait le beau rôle.Qui débarrassera l’Algérie de ces monstres et de leur mentor Gaïd Salah qui les encourage pour des raisons évidentes d’intérêts claniques bien connus.

    Zaatar
    25 août 2019 - 6 h 37 min

    La société algérienne étant gouvernée par la distribution de la rente et par la prédation , il est tout à fait logique que les gouvernés, à qui les gouvernants distribuent des miettes de la rente, trouvent refuge dans la religion. Et celle-ci , il est démontré depuis des lustres que c’est un outil pratique d’aliénation et d’abasourdissement des masses. Ne pas donc s’étonner de voir surgir des voix dans les mosquées matraquant à grandes vibrations de cordes vocales les populations abasourdies.

      Vector
      26 août 2019 - 10 h 17 min

      Le Maroc et la Tunisie n’ont pas de rente mais ils sont aussi contaminé par l’islamisme !

        Zaatar
        26 août 2019 - 12 h 49 min

        L’un n’empêche pas l’autre. Et d’une. Et de deux si c’est un contre-exemple que tu veux donner il est mal choisi.

    Anonyme
    25 août 2019 - 6 h 24 min

    Au contraire, c’est bien que ces monstres sortent. Car avec le réveil patriotique, cela permettra à tous de voir l’horreur de leur façon de penser. C’est triste, c’est évident. Mais le voir et les entendre c’est la seule manière de permettre les autres à ressentir le dégoût. L’arme la plus efficace contre les incultes religieux de cet ordre c’est le dégoût. Quand vous êtes dégoûté de quelqu’un, celle-ci n’a plus d’effet sur personne. Dites leurs bêtises, leurs horreurs, leurs débilités, leurs façons de penser stériles, c’est alors que les gens commenceront à réfléchir à la conséquence de telles paroles. Le problème avec l’arrêt du processus électoral de 1992, pour lequel j’étais d’accord et pour lequel je reste, c’est que les gens intoxiqués et hypnotisés par l’idéologie islamiste, c’est qu’ils n’ont pas vu le danger des islamistes (à l’époque comme aujourd’hui les voix intellectuelles ne savaient pas expliquer, ni analyser, elles jouaient souvent le role de père fouettard comme aujourd’hui un pseudo-intellectuel qui sévit sur Liberté avec des éditoriaux médiocres, mais fonctionnement sur le mode du jugement et du reproche), mais le fait qu’on leur retirait leur « jouet », la victoire du FIS aux élections. Car pour comprendre les réactions humains, que cela apparaisse comme évident ou non, c’est de psychologie qu’il faut faire. Les algériens subjugués par ce mode de pensée n’ont jamais eux en face des intellectuels (journalistes, professeurs, écrivains) qui fassent œuvre de pédagogie et d’explicitation, ils ont eu en face un discours qui juge et les renvoie frontalement à leur bêtise. Or, quand une personne se fourvoie, la façon de lui parler compte plus que le fond de ce que vous avez à dire, c’est ainsi, et cela à avoir avec la résonance des formes des messages plus qu’avec la teneur profonde des messages. Comment faire ? Écrire, mais de telle façon que la bêtise de ces manipulés leur apparaisse au grand jour. Les islamistes sont des victimes d’une idéologie. Cracher sur eux les renforcent paradoxalement, leur mettre à jour leurs aveuglements sans les insulter, les réveillera. Le problème est que cela prend du temps. D’où l’erreur de la discrétion de nos intellectuels. C’est maintenant qu’ils faut analyser, expliquer, donner à réfléchir. Avec tact. Car l’enjeu est de taille, désintoxiquer mentalement l’idéologie islamiste de l’esprit de nos compatriotes, tout en restant musulmans. Les algériens étaient musulmans et cela leur a permis de tenir à l’hydre colonial, l’islamisme c’est bien plus difficile car toue le monde confond foi et manipulation politique de la foi. Où sont les historiens de la religion musulmane et les historiens de l’Algérie depuis 1962 dans le débat public ? C’est leur absence et l’absence de leurs connaissances qui nous manquent véritablement. Mais attention des historiens libres de toute idéologie, eux aussi !

      Anonyme
      26 août 2019 - 14 h 15 min

      Très bonne analyse mon ami, je suis d’accord.
      Il faut mettre à nu le projet islamiste en les laissant débiter leurs âneries afin que les gens comprennent ou ils veulent les emmener, c’est à dire dans une Bourqua géante bien cadenassée d’où ils ne pourront plus s’echapper, à l’afghane!!!

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