Quand le pouvoir recycle ses ministres qui aggravent son impopularité
Par Saïd N. – Dès le lendemain de l’annonce de sa démission de son poste, suite au scandale de la bousculade du stade du 20-Août qui a fait cinq morts et une vingtaine de blessés, l’ex-ministre de la Culture, Meriem Merdaci, a fait une réapparition sur son compte Facebook pour annoncer, avec un certain enthousiasme, qu’elle était affectée à d’autres fonctions, tout en se gardant d’en dire plus. Or, selon certaines sources informées, elle serait nommée conseillère auprès du chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah.
En plus de déroger à l’éthique politique, cette sortie surprenante de l’ex-ministre soulève bien des interrogations. Pourquoi n’attend-elle pas au moins les résultats de l’enquête diligentée par les plus hautes autorités pour déterminer les responsabilités du drame du 20-Août, dès lors qu’elle-même en reconnaît une part ? Est-elle assurée qu’elle ne risquerait rien dans cette affaire ? Sera-t-elle au moins entendue par la justice comme l’a été le directeur général de l’Office national des droits d’auteur, premier à être relevé de ses fonctions suite à cet incident tragique ?
Cela dit, le recyclage annoncé de Meriem Merdaci, fille d’un historien connu, et nommée à ce poste à un moment où, dans le tourbillon de la révolte populaire, le Premier ministre trouvait toutes les peines du monde pour confectionner une liste complète de son cabinet, est symptomatique d’un système politique qui ne veut pas – ou ne peut pas – se renouveler, en dépit de la très lourde facture payée jusqu’ici à cause des pratiques claniques et antidémocratiques qui ont fini par pousser les Algériens dans la rue pour exiger le départ de toutes les figures du système, dont Meriem Merdaci, bien que jeune et nouvellement recrutée, fait désormais partie.
S. N.
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