L’ambassadeur de Russie chez Djemaï : Moscou brise le principe de réserve ?
Par Saïd N. – Après avoir observé une relative neutralité dans ce qui se passe en Algérie, depuis le 22 février, en étant la première capitale à avoir appelé, par anticipation, à la non-ingérence dans les affaires algériennes, suite à la visite de l’ex-chef de la diplomatie Ramtane Lamamra, Moscou décide tout d’un coup de s’intéresser de plus près à la situation en Algérie.
C’est ce qui a amené l’ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaev, à demander à voir, d’abord, la direction d’un parti de l’opposition, le MSP, il y a une semaine, puis l’actuel patron du FLN, parti majoritaire à l’APN et principal soutien du pouvoir de fait que représente le commandement de l’institution militaire depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika.
Le représentant de la chancellerie russe a choisi son rendez-vous avec Mohamed Djemaï, mercredi, pour exprimer l’intérêt qu’accorde le gouvernement de son pays à l’évolution de la situation en Algérie et oser apporter, à en croire le compte-rendu du quotidien Ennahar, son soutien à la démarche que veut imposer le pouvoir de fait, à savoir l’organisation de l’élection présidentielle «dans les plus brefs délais», tout en saluant le travail de l’instance de dialogue.
L’ambassadeur a, ensuite, relativisé son propos en déclarant que «le peuple algérien est maître de son destin» et en réitérant le refus de toute ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie.
Après donc cette initiative russe, faut-il s’attendre, dans les prochains jours, à l’immixtion des chancelleries occidentales qui s’étaient, elles aussi, astreintes à une fausse neutralité dans la crise algérienne, en continuant à évoquer la question avec une très grande prudence qu’il apparaît plus difficile aujourd’hui de justifier ?
S. N.
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