Les citoyens d’Annaba réclament la vérité sur la mort de l’ancien wali Sendid
Par Houari A. – Les manifestants à Annaba ont scandé, ce vendredi, des slogans appelant à rouvrir le dossier du défunt wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, décédé après un malaise cardiaque en décembre 2014. Les citoyens de cette ville de l’est du pays réclament que toute la lumière soit faite sur la mort de celui dont ils disent qu’il aurait été victime d’insupportables pressions exercées sur lui par la mafia locale.
A Annaba, les citoyens sont persuadés que l’ancien wali, connu pour sa probité, a été victime d’un infarctus dû aux menaces «de hauts responsables civils et militaires». Il aurait tenté de faire barrage à des affairistes véreux fortement appuyés à partir d’Alger, coupables d’avoir gravement porté atteinte au patrimoine foncier et immobilier de la wilaya. Le défunt wali aurait alors été forcé à régulariser des attributions de terrains illégales.
Cette affaire n’est pas près d’être oubliée. Cinq ans après les faits, les citoyens d’Annaba continuent de réclamer qu’une enquête soit diligentée pour révéler les tenants et les aboutissants de ces pratiques mafieuses auxquelles s’adonnaient des nababs locaux qui continuent de jouir d’une impunité totale. Les slogans scandés ce vendredi sont un indice qui ne trompe pas sur la détermination des manifestants à éradiquer la vermine qui a conduit le pays à la situation actuelle et sur leur conviction que les procès actuels ne sont qu’une parodie qui vise à cacher l’essentiel : les véritables parrains de la mafia qui continuent de tirer les ficelles derrière les rideaux, tout en illusionnant le peuple sur une volonté factice de lutter contre la corruption et de changer le système dont ils sont les véritables défenseurs.
D’aucuns s’interrogent pourquoi de nombreux hommes d’affaires issus de cette région du pays n’ont pas été inquiétés par la justice, en dépit de leur implication avérée dans les scandales liés à l’argent sale, au trafic d’influence, au détournement de l’argent public et à la corruption.
Les Algériens connaîtront toute la vérité une fois qu’ils auront évincé du pouvoir les résidus actuels du régime Bouteflika qu’ils citent nommément tous les mardis et vendredis.
H. A.
Comment (24)