Les capitales occidentales s’inquiètent de la persistance de la crise en Algérie
Par Houari A. – Comme nous l’avions annoncé, les chancelleries des pays occidentaux ont rapidement emboité le pas à l’ambassadeur de la Fédération de Russie pour aller à la rencontre de la classe politique algérienne et prendre le pouls de la situation qui prévaut dans le pays, et dont l’évolution, difficile et confuse, n’est pas faite pour rassurer ces pays qui sont liés à l’Algérie par des relations de partenariat ou de coopération dans divers domaines.
C’est ainsi qu’après les entrevues qu’a eues l’ambassadeur russe, successivement, avec le secrétaire général par intérim du FLN et le président du MSP, en attendant des rencontres avec d’autres partis dans les prochains jours, c’est l’ambassadeur d’Italie qui s’est rendu, à son tour, dimanche, au siège du MSP pour s’entretenir avec la direction de ce parti islamiste.
Dans un communiqué diffusé sur sa page Fecebook, le MSP ne livre pas tout le contenu de l’entrevue, devoir de réserve oblige, et se contente d’indiquer que les deux parties se sont entretenues sur leurs visions de la situation, au double plan, régional et international. Le président du parti, Abderrazak Mokri a, selon le communiqué, mis l’accent sur «l’importance de l’Algérie dans la région» et «sa capacité à réaliser le développement grâce à ses propres potentialités humaines et matérielles», en soulignant que «la coopération internationale durable est celle qui se fait selon la règle gagnant-gagnant».
A cette occasion, Mokri a salué «la politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays qu’adopte l’Italie». Or, dans un sens, l’intérêt même que revêt cet entretien dénote une certaine inquiétude qui commence à gagner les capitales européennes au sujet de la situation en Algérie. Rome semble toujours hantée, comme l’a exprimé le gouvernement d’extrême-droite à maintes reprises, par les risques d’une «ruée» de migrants clandestins vers ses côtes sud en cas d’aggravation de la crise algérienne.
Les autres capitales européennes, Paris en tête, sont plus inquiètes par l’avenir incertain des relations économiques, dû à l’instabilité politique qui perdure en Algérie. Si, officiellement, les gouvernements de ces pays se gardent de tout commentaire sur ce qui se passe en Algérie, plusieurs instituts et thinks thank, reflétant généralement l’opinion dominante, ne se gênent pas d’émettre des points de vue très critiques, voire alarmants, sur les périls qu’encourt l’Algérie, à court ou moyen terme, en raison de la paralysie qui frappe son économie qui se traduit par une baisse accélérée du taux de croissance et une hausse fulgurante du taux de chômage.
H. A.
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