Le panel apporte la preuve que le pouvoir restera après la présidentielle
Par Mohamed K. – Comme annoncé par Algeriepatriotique, le panel a finalisé la rédaction d’un avant-projet pour la mise en place d’une instance chargée de l’organisation des élections qui a pour mission de «superviser» la prochaine élection présidentielle contestée par les citoyens. Mais pas que.
Le document, qui présente cette instance comme une «autorité nationale chargée d’organiser et de surveiller les élections, permanente et indépendante, exerçant ses fonctions et jouissant d’une indépendance administrative et financière», révèle, en fait, que le pouvoir ne compte pas abdiquer et qu’il a en tête de se maintenir au-delà de l’échéance qu’il a fixée unilatéralement. En effet, le document précise que cette autorité imposée de fait aura comme attributions «d’organiser, de gérer, de superviser et de surveiller les élections présidentielles, législatives et municipales ainsi que les référendums» et ce, «depuis l’inscription sur les listes électorales jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires, en passant par toutes les opérations liées à la préparation du processus électoral, la réception des dossiers de candidature et l’organisation de la campagne électorale, l’arbitrage dans les conflits et les opérations de dépouillement des bulletins de vote».
On apprend aussi que cette instance a la garantie d’être «couverte» par les services de sécurité avec lesquels elle «coordonne» la «protection des élections». Une menace à peine déguisée qui trahit un aveu des architectes de cette démarche hasardeuse qu’elle est effectivement rejetée par le peuple contrairement à ce qu’affirme le chef d’état-major dans ses discours considérés comme «déphasés» et «irraisonnables» par les citoyens.
Vraisemblablement gêné par cette approche qui s’inscrit à long terme, Ali Benflis, le candidat potentiel à la présidentielle voulue par le chef d’état-major selon son calendrier et ses conditions propres, préconise que cette autorité soit chargée «exclusivement» de la prochaine élection et que sa mission prenne fin au terme de l’échéance présidentielle. Le président de Talaie El-Houriyet a-t-il été piégé par le pouvoir ? Cela semble être le cas au vu de cette sortie du panel qui va mettre le feu aux poudres, au lendemain d’un nouveau discours provocateur de l’homme fort du régime qui montre chaque jour un peu plus que le système pour l’éradication duquel des millions d’Algériens manifestent depuis six mois n’est pas près de lâcher les commandes.
M. K.
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