Des millions de citoyens dans la rue : la réponse fracassante des Algériens à Gaïd-Salah
Par Mounir Sarraï – Les Algériens sont sortis massivement dans la rue en ce 29e vendredi de manifestation pour exprimer vivement leur rejet de l’agenda électoral que le pouvoir, incarné par le chef d’état-major de l’ANP, veut imposer. Les rues d’Alger débordaient de manifestants dès le matin, plus que les précédents vendredis. Ils réclament haut et fort le départ de tous les symboles du système Bouteflika et une période de transition. C’est avec «makach intekhabat ya issabat» (pas de vote avec le maintien des clans) que la marche a commencé à place Audin, la Grande-Poste étant fermée aux manifestants.
«Makach el-vote ha’ta trouhou gaâ» (pas de vote jusqu’à ce que vous partiez tous), scandent les manifestants d’une seule voix à travers les48 wilayas du pays. Les manifestants revenus en force ce vendredi, après la fin des vacances, ne veulent rien céder au pouvoir qui n’a accédé à aucune de leurs revendications qu’ils ne cessent de réitérer depuis plus de six mois.
Les manifestants répondent ainsi de manière très énergique au chef d’état-major de l’ANP qui veut imposer une présidentielle avant la fin de l’année. Ils lui signifient clairement qu’ils refusent toute élection tant que le pays est dirigé par les figures du système Bouteflika. «Echaab yourid el-istiklal» (le peuple veut l’indépendance), scandent également les manifestants. Malgré le renforcement du dispositif sécuritaire tout autour d’Alger-centre et la mobilisation d’un nombre impressionnant de policiers avec leurs camions et voitures sur l’itinéraire habituel de la marche, les rues de la capitale sont remplies de manifestants. Des hauts de la rue Didouche-Mourad à la rue Larbi-BenM’hidi, en passant par la place Audin, de la place du 1er-Mai à la Grande-Poste, en passant par la rue Hassiba-Ben-Bouali, les manifestants affichent leur détermination à aller jusqu’au bout de leurs revendications.
Même topo dans les autres wilayas du pays où les manifestants sont fortement présents dans la rue pour réaffirmer leur engagement total pour un changement radical du système politique qui commencera par le départ de tous ses symboles. L’exigence d’une période de transition est fortement défendue.
Les manifestants exigent, par ailleurs, à la libération de tous les détenus d’opinion, à l’arrêt de la répression et des intimidations et à une justice indépendante et une presse libre.
M. S.
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