Vers une sortie publique de Tebboune : Gaïd-Salah joue son dernier atout ?
Par Houari A. – Nous apprenons de sources généralement bien informées que l’ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, se préparerait à faire une sortie publique dès la convocation prochaine du corps électoral imposée par le chef d’état-major de l’armée.
Après une éclipse totale depuis son limogeage brutal par l’ex-président Abdelaziz Bouteflika en mars 2018, Abdelmadjid Tebboune pourrait faire son entrée en scène à travers une déclaration qui définirait éventuellement sa position par rapport aux événements qui secouent le pays depuis sept mois, dès lors qu’il ne s’est jamais exprimé en public sur la situation qui prévaut dans le pays. Cela dit, l’opinion publique est surtout curieuse de connaître les intentions de l’ex-Premier ministre et ministre de Bouteflika au sujet des prochaines élections présidentielles.
Présenté souvent comme étant tenu «en réserve de la République» depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika et aussi comme un «protégé» du chef d’état-major, sa sortie servirait ainsi de baromètre sérieux de la démarche politique du pouvoir actuel. D’après nos informations, les circonvolutions que traversent actuellement le FLN, avec le limogeage annoncé de Mohamed Djemaï de son poste de secrétaire général, seraient essentiellement dues à des manœuvres internes visant à baliser le chemin à Abdelmadjid Tebboune.
Toutefois, l’apparition de nouveaux challengers potentiels, à l’image d’Ali Benflis et de Mouloud Hamrouche qui, dans une récente tribune, a mis en garde contre une fission au sein de l’armée, risque de bousculer ce scénario.
Il faut rappeler que le limogeage d’Abdelmadjid Tebboune était le premier signe de la sourde guerre des clans qui faisait rage au somment du pouvoir à la veille du cinquième mandat. Le Premier ministre avait été missionné, dit-on, pour s’attaquer au Forum des chefs d’entreprises (FCE), mais la puissante organisation dirigée alors par Ali Haddad, avait remporté le duel. Aussi, la célérité avec laquelle les tenants du pouvoir actuels ont déclenché l’opération judiciaire qui a conduit les hommes d’affaires proches de l’ancien cercle présidentiel en prison résonne comme une revanche. Un retour de Tebboune aux affaires sous la houlette de Gaïd-Salah confirmerait cette guerre des clans et, surtout, la pérennisation du régime dont le peuple réclame l’éradication.
H. A.
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