Abdelfattah Mourou : «Le modèle tunisien n’est pas exportable en Algérie»
Le candidat du mouvement islamiste Ennahdha à la présidentielle tunisienne, Abdelfattah Mourou, ne voit pas l’opportunité pour les Algériens de suivre la transition démocratique tunisienne. «Non. Ce sera une démocratie à l’algérienne. Ils ont leurs réalités. La démocratie, c’est un certain choix entre différentes forces.»
Interrogé par le site spécialisé dans les questions du Moyen-Orient, Middle East Eye, Abdelfattah Mourou explique que «les forces qui interfèrent en Algérie ne sont pas les mêmes qu’en Tunisie. Nous avons trouvé notre chemin. Nous les politiciens n’avons pas d’armée derrière nous», assène-t-il, en faisant allusion à l’immixtion contestée de l’institution militaire dans la gestion de la transition actuelle en Algérie.
Pour le numéro 2 d’Ennahdha, le retour des militaires de son pays dans les casernes a permis un dialogue entre les différents courants politiques tunisiens et qui a, selon lui, obligé un parti islamiste comme le sien à se muer en parti conservateur ou «musulman démocrate» comme son leader, Rached Ghannouchi, préfère le qualifier.
Interrogé également sur la situation régionale «compliquée» en l’Algérie et en Libye, pays voisins de la Tunisie, le candidat à la présidentielle tunisienne considère que les Tunisiens ne sont pas responsables de ce qui se passe «à l’intérieur de ces deux pays». «Nous essaierons d’être un trait d’union entre les Libyens eux-mêmes ou les Algériens eux-mêmes», promet-il en cas de victoire aux prochaines élections, mais sans expliquer toutefois comment il imagine cette aide. Et d’ajouter : «Nous ne prenons pas partie. Mais il est de notre intérêt et de celui de nos voisins qu’il y ait stabilité.»
Toujours à propos de l’Algérie, Abdelfattah Mourou insiste sur le fait que les Tunisiens ne donnent pas leur exemple pour que les autres le suivent. «A chacun ses possibilités, sa réalité. Notre modèle n’est pas exportable», résumera-t-il.
S. N.
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