Inondations dans la capitale : quels fusibles le pouvoir va-t-il sacrifier ?
Par Saïd N. Dans un communiqué adressé à la presse, la wilaya d’Alger impute les graves inondations qui ont frappé la capitale à «une pluviométrie record» dont ont résulté, selon elle, «des pressions sur les regards et les conduits d’évacuation d’eau des pluies». Ce qui a provoqué «des marées au niveau de certaines routes et certains quartiers de la zone est de la wilaya», poursuit le communiqué.
Une version que contredisent de nombreux témoignages et des reportages amateurs diffusés sur les réseaux sociaux, qui attestent qu’une très grande partie de la capitale était durant toute la soirée de jeudi noyée dans l’eau, et que les principaux axes routiers menant vers la capitale étaient inaccessibles. Les habitants sont également nombreux à affirmer que la plupart des conduits d’évacuation étaient, avant cette catastrophe, obstrués faute de nettoyage, opération qui est du ressort des services d’assainissement relevant des APC.
Par ailleurs, la wilaya d’Alger s’est hâtée de fournir un premier bilan de la catastrophe, en rassurant qu’«aucune perte humaine, ni dégât matériel n’a été déploré». Alors que, selon le même communiqué, le wali et les walis délégués étaient encore «sur place» pour superviser les opérations d’intervention, en coordination avec les différentes directions de wilaya, la Protection civile et les services de sécurité.
Il apparaît clair que les services de la wilaya d’Alger tentent, face au désastre, de sauver la face et d’anticiper, ainsi, des sanctions à l’encontre des responsables de la wilaya, à leur tête le wali. Ils savent que les hautes autorités politiques du pays n’hésiteraient pas à les «sacrifier» sur l’autel des changements au rabais qui touchent confusément tous les secteurs, à tous les niveaux.
S. N.
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