Ce signe qui confirme que le système va désigner Tebboune à la tête du pays
Par Mohamed K. – La piste Abdelmadjid Tebboune se précise. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le dossier spécial qui lui est consacré par «El-Djazaïr», un magazine privé dont les caisses sont grassement renflouées avec l’argent du contribuable à travers la publicité institutionnelle distribuée par l’Anep, notamment celle du secteur des télécommunications via les entreprises publiques Algérie Télécom et Mobilis.
Ce magazine mensuel, qui avait dédié toute une édition au général Gaïd-Salah dès la chute de Bouteflika, a consacré son dernier numéro à celui dont il s’avère de plus en plus évident qu’il sera le futur candidat à la présidentielle que l’état-major contesté de l’armée veut imposer avant la fin de l’année. Une échéance que le pouvoir s’échine à faire respecter en dépit de son rejet par les millions de citoyens qui ont manifesté massivement hier à travers tout le pays et qui ont réitéré leur refus de se rendre aux urnes tant que les symboles du système n’auront pas «dégagé».
Le magazine ne tarit pas d’éloges sur l’ancien ministre de l’Habitat de Bouteflika dont le «long et riche parcours jalonné de succès» en fait l’«homme de principes et de la dignité», selon le dossier publié par ce support médiatique que dirige l’inénarrable Amar Khalifa, connu pour ses accointances avec les centres de décision et, surtout, avec la ministre de la Poste et des Télécommunications, Houda-Imane Feraoun, désignée à ce poste par Saïd Bouteflika en personne.
Pour le moment, l’ancien Premier ministre, limogé par Bouteflika suite à une première confrontation directe entre le chef d’état-major et l’ancien président et son entourage immédiat, ne s’est pas encore manifesté. Mais tout porte à croire que les détenteurs du pouvoir actuel misent sur lui pour maintenir le statu quo et sauvegarder le système ainsi débarrassé du clan rival gênant.
Abdelmadjid Tebboune avait été évincé après avoir tenté de casser le monopole des hommes d’affaires qui bénéficiaient des privilèges consentis par le cercle présidentiel dans ce qui s’apparentait à un gentleman’s agreement entre la sphère politique et les milieux d’affaires pour faire durer le règne de Bouteflika. Ce dernier avait gagné la première bataille mais a fini par perdre la guerre en ayant été forcé à la démission et en voyant son frère et les membres de sa chapelle jetés en prison l’un après l’autre.
Un retour d’Abdelmadjid Tebboune aux affaires confirmerait, en tout cas, que ce qui se déroule sous nos yeux est bel et bien un règlement de comptes entre deux cercles aux intérêts antagoniques.
M. K.
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