Aventurisme
Par Mohamed K. – Comme attendu, le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, s’est plié sans le moindre signe de réticence à la volonté du pouvoir de fait que représente le commandement de l’institution militaire, en convoquant officiellement le corps électoral pour la présidentielle et en assumant sa part de responsabilité dans cette entreprise qui s’annonce aussi hasardeuse que dangereuse.
En s’engageant à formaliser une décision capitale pour l’avenir de la nation, sans donner de réelles garanties pour le succès du processus électoral et sans prévoir des solutions viables en cas de nouvel avortement, le pouvoir en place prend le risque de plonger le pays dans une phase d’instabilité encore plus grave qui fait déjà peur à de larges pans de la population. Peur d’une confrontation directe entre les manifestants, plus déterminés que jamais à faire aboutir leurs revendications, et la police. Le déploiement d’un dispositif renforcé chaque semaine dans les rues de la capitale et des grandes villes en est un signe précurseur.
Peur aussi de l’instauration de l’état d’exception pour en finir avec le Hirak, qui apparaît aujourd’hui comme le seul moyen, pour le pouvoir en place, d’imposer l’option des élections ou, à défaut, de justifier une énième et ultime annulation du processus électoral, avant de mettre en place une autorité sécuritaire à la soudanaise.
Peur, enfin, d’un enlisement qui rameuterait les grandes puissances occidentales et moyen-orientales contre l’Algérie pour la placer durablement dans une zone de turbulence.
M. K.
Comment (5)