Manifestations gigantesques des étudiants contre la présidentielle et le maintien du système
Par Mounir Serraï – Les étudiants ont été très nombreux à manifester pour le 30e mardi successif pour exprimer haut et fort leur rejet de l’élection présidentielle convoquée pour le 12 décembre prochain et exiger une transition démocratique.
De la place des Martyrs à la place Audin, en passant par Asla-Hocine et la Grande Poste, les étudiants ont affiché la même détermination et le même engagement que durant les précédentes marches. Accompagnés par des citoyens et des enseignants, les étudiants ont vivement rejeté la présidentielle et dénoncé la répression qui s’abat sur le Mouvement populaire avec la multiplication des arrestations de militants politiques.
«Makach intikhabate ya lissabat (pas d’élections, gangs)», «Dawla madania machi askariya (Etat civil et non militaire)», «Libérez les détenus !», «Maranach habsin koul tlatha khardjin (nous nous n’arrêterons pas, tous les mardis nous sortirons)», «Echaâb yourid istiklal (le peuple veut l’indépendance)» sont quelques slogans scandés par les étudiants.
Fortement engagés dans le Hirak depuis son début, les étudiants, inépuisables, maintiennent le seuil de leurs revendications élevées, à savoir le départ de tous les symboles du régime Bouteflika et l’amorce d’une transition apaisée avec des personnalités consensuelles et intègres.
Les étudiants n’ont pas marché uniquement à Alger. Ils étaient également nombreux à battre le pavé à Béjaïa, à Oran, à Constantine, à Annaba, à Boumerdès et dans d’autres villes estudiantines du pays. Mêmes slogans, même détermination. Soutenus par beaucoup de citoyens, les étudiants ne comptent donc pas abandonner leur lutte pour l’avènement d’une nouvelle Algérie. «Nous allons être encore plus nombreux dans les prochaines semaines, après la fin des examens et le retour à l’Université de tous les étudiants», assure l’un des animateurs de ce mouvement à Alger. Leur mobilisation renseigne ainsi sur leur degré d’éveil politique mais aussi sur leur soif du changement.
Les arrestations musclées de certains manifestants au début de leur marche n’ont nullement impacté leur engagement et leur détermination à «en découdre avec le système en place depuis fort longtemps».
M. S.
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