«Procès» de Toufik, Tartag et Saïd : le pouvoir prépare son show médiatique
Par Brahim T. – Les préparatifs vont bon train au tribunal de Blida pour la diffusion du «procès» des «comploteurs» contre Gaïd-Salah, rapportent de nombreuses sources. Le ministre de la Communication vient lui-même de confirmer que les audiences seront diffusées et que cela a pour «seul et unique» objectif de «veiller à la transparence».
Paniqué face à la montée en puissance de l’inextinguible Mouvement de contestation populaire qui se dit résolu à poursuivre son combat jusqu’à l’éradication des symboles du système Bouteflika, les tenants du pouvoir actuels qui en sont l’incarnation s’accrochent au dernier espoir qui leur reste pour tenter de détourner un tant soit peu les regards vers une parodie de procès intenté à deux généraux des services de renseignement et au frère du l’ancien Président, tout en sachant que l’opinion publique ne lèvera pas le petit doigt pour les défendre. Le pouvoir en place joue ainsi naïvement une carte perdue d’avance, d’autant que la présence de la porte-parole du Parti des travailleurs parmi les prévenus estampillera le procès de l’empreinte indélébile du règlement de comptes entre deux clans auquel Louisa Hanoune a été mêlée malgré elle.
Le show sera donc retransmis par la panoplie de chaînes de télévision à la solde de Gaïd-Salah, elles-mêmes considérées par le Mouvement populaire comme faisant partie du système qui doit disparaître ainsi que l’exige le peuple. Le pouvoir table, cependant, sur le caractère inédit de cette mise en scène médiatique, d’autant que les citoyens seraient curieux de suivre en direct des auditions auxquelles ils ne sont pas habitués et de voir et d’entendre enfin les «mystérieux» généraux Toufik et Tartag qui ne se sont jamais exprimés en public.
Mais, tout comme la Coupe d’Afrique des nations et le concert tragique de Soolking, cette nouvelle parade d’un pouvoir aux abois ne distraira pas les millions d’Algériens qui manifestent sans relâche depuis sept mois contre le système corrompu et délétère qui cherche à se maintenir par la ruse, l’intimidation, la menace et la répression, quitte à mettre le pays à feu et à sang.
B. T.
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