Le Hirak algérien s’exporte en Egypte : manifestations contre Sissi vendredi
Abdelkader S. – La rue bouge en Egypte où les animateurs de la contestation populaire haussent le ton contre le régime militaire en place. Le maréchal Abdelfattah Sissi a, en effet, été «sommé» de quitter le pouvoir «immédiatement et sans conditions» faute de quoi des manifestations auront lieu tous les vendredis et commenceront dès demain.
Le Mouvement de contestation populaire algérien semble avoir inspiré les Egyptiens dont le soulèvement violent en janvier 2011 avait conduit à la chute de Hosni Moubarak, avant que l’armée ne reprenne les commandes après une courte période marquée par l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir. Depuis, l’Egypte est le terrain d’une guerre ouverte entre l’Arabie Saoudite et les Emirats, d’un côté, et le Qatar, de l’autre, les richissimes monarchies du Golfe voulant chacune imposer son régime dans ce plus grand pays du monde arabe en termes de population.
Après l’échec du «printemps arabe» qui a provoqué des guerres civiles et la destruction de la Libye, de la Syrie et du Yémen, les peuples de la région voient dans la révolte pacifique des Algériens un exemple à suivre afin de faire tomber les succédanées des régimes dictatoriaux qu’ils croyaient avoir enfin éradiqués. Mais la réalité a démontré que les soulèvements de 2011 n’ont fait que renforcer des systèmes archaïques et sclérosés et rendre les pays touchés par cette vague de contestation sans précédent encore plus vulnérables à l’intervention étrangère.
Le caractère pacifique du Mouvement de contestation populaire en Algérie semble néanmoins déranger les tentants du pouvoir actuels qui peinent à en venir à bout et qui cherchent clairement à provoquer une confrontation avec les manifestants pour faire dévier la révolte non violente de sa trajectoire et justifier ainsi une intervention musclée. Le dernier discours de Gaïd-Salah obéit à cette logique. Mais les citoyens ont compris la stratégie belliciste du commandement de l’armée et refusent jusqu’à présent de répondre aux provocations du chef d’état-major.
Les Egyptiens feront-ils de même ?
A. S.
Comment (16)