Les dernières injonctions de Gaïd-Salah suscitent colère et indignation
Par Mohamed K. – Les mesures préconisées par le chef d’état-major de l’ANP, dans sa dernière missive, visant à réduire le mouvement de protestation dans la capitale ont partout été accueillies avec consternation et indignation. Nombre d’observateurs et d’acteurs politiques ont noté une escalade porteuse de périls, en prévenant contre les risques de violences et d’affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Les commentaires les plus pertinents relèvent le caractère illégal et anticonstitutionnel de ces injonctions. Le journaliste et chroniqueur Abed Charef a écrit sur son compte Facebook que «saisir des véhicules ou les verbaliser sous prétexte qu’ils transportent des manifestants potentiels est un acte illégal». Il estime que «le vice-ministre qui prend cette mesure doit être poursuivi en justice».
Réagissant à ces annonces, le président du RCD, Mohcine Belabbas, reproduit, en guise de réponse, le corps du texte de l’article 55 de la Constitution pour signifier la nullité et surtout l’anticonstitutionnalité de la décision prise par le commandement de l’institution militaire contre les manifestants qui viennent rejoindre les marches hebdomadaires organisées à Alger. Cet article stipule : «Tout citoyen jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de choisir librement le lieu de sa résidence et de circuler sur le territoire national. Le droit d’entrée et de sortie du territoire national lui est garanti. Toute restriction à ces droits ne peut être ordonnée que pour une durée déterminée, par une décision motivée de l’autorité judiciaire.»
Sur les réseaux sociaux, des appels à venir en masse à Alger vendredi prochain pour prendre part à la marche se multiplient. Ils rappellent les réactions massives des citoyens révulsés, il y a quelques semaines, par l’interdiction énoncée dans un discours par le même chef d’état-major de déployer des drapeaux autres que l’emblème national, laquelle interdiction visait essentiellement le drapeau identitaire amazigh. Les commentateurs n’ont pas manqué de relever une nouvelle stigmatisation de la Kabylie, du fait que tout le monde a compris ceux qui sont ciblés par cette mesure de restriction du déplacement vers la capitale sont les citoyens venant des wilayas de cette région.
M. K.
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