Pourquoi Benflis s’acharne sur Bedoui et épargne Gaïd-Salah ?
Par Saïd N. – Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, est la première personnalité de poids à avoir annoncé officiellement son intention de participer à la prochaine élection présidentielle, prévue le 12 décembre prochain. Il est, de ce fait, le seul pour l’instant à vouloir légitimer un scrutin à hauts risques et rejeté aussi bien par la rue que par de larges segments de la classe politique.
Si l’annonce n’est plus une surprise en soi, puisque Benflis ne cessait depuis quelques semaines déjà de louer les «efforts» du pouvoir en place pour garantir les conditions d’un scrutin «régulier et transparent», à travers, notamment, la mise en place d’une autorité d’organisation des élections, cet empressement et cette audace d’aller à contre-courant du monde politique, plus préoccupé par la montée des tensions, et de se présenter le jour même où l’on annonçait de nouvelles arrestations dans les rangs du Hirak semblent cacher un jeu.
Benflis a-t-il calculé son coup pour se propulser et s’assurer un statut de «candidat du pouvoir» face à d’autres outsiders qui, sans doute, finiront par se dévoiler ? Ce qui suppose qu’il aurait négocié sa participation. Obnubilé par cette course annoncée, il ne pose plus de préalables pour cautionner la démarche du pouvoir en place et formaliser sa participation aux élections du 12 décembre, comme l’ont déjà fait les Mokri, Benbitour et d’autres. Mais, à la dernière minute, il prend tout le monde à contre-pied, en exigeant le départ «immédiat» du gouvernement Bedoui.
Dans une déclaration au site arabe Arabic Post (nouvelle version arabe de Huffington Post), l’ex-chef de gouvernement de Bouteflika affirme : «Les conditions d’organisation de l’élection présidentielle semblent aujourd’hui réunies avec, surtout, l’installation d’une haute instance indépendante composée de personnalités connues, mais Bedoui et son gouvernement doivent partir immédiatement !»
S. N.
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