Les avocats de Toufik, Tartag et Saïd pessimistes : vers un procès expéditif
Par Mohamed K. – La première audience du procès des détenus de la prison de Blida : Saïd Bouteflika, le général Mohamed Mediene dit Toufik, le général Bachir Tartag et Louiza Honoune, poursuivis pour «complot contre l’autorité de l’Etat» et «atteinte à l’autorité du commandement d’une formation militaire» s’est achevée lundi et devrait se poursuivre ce mardi, selon Me Fraouk Ksentini, membre du collectif de la défense.
Lors de cette première audience, seul Saïd Bouteflika a été entendu – encore pour seulement une demi-heure –, le général Tartag ayant refusé de comparaître, selon son avocat qui n’en explique pas les raisons.
Le collectif d’avocats a essayé d’obtenir un ajournement du procès pour des raisons de santé, mais en vain. Des médecins chargés sur place de consulter les trois autres accusés auraient établi le jour même que l’état de santé des trois prévenus ne les empêchait pas d’assister au procès. D’entrée, le juge a prévenu que ceux qui se refuseraient à assister, comme c’est le cas du général Tartag, ou à rester jusqu’à la fin de l’audience, comme c’est le cas de Saïd Bouteflika, seront jugés comme étant présents.
Il est clair que ces méthodes expéditives laissent peu de marge aux avocats pour espérer un procès équitable. Dans ses déclarations à la presse à la sortie du tribunal militaire de Blida, Me Farouk Ksentini ne se fait pas trop d’illusions sur l’issue du procès, en prédisant que le verdict sera rendu, au plus tard, jeudi prochain.
Il faut dire que l’absence du public et de la presse à ce procès, présenté comme le plus important depuis l’affaire Boumaârafi, du nom de l’assassin du président Mohamed Boudiaf en 1992, montre toute l’opacité qui enveloppe cette affaire.
L’annonce d’une retransmission en direct à la télévision, relayée à grande échelle sur les réseaux sociaux, s’est avérée être de la poudre aux yeux.
M. K.
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