Une phrase de Macron sortie de son contexte enflamme Facebook en Algérie
Par Saïd N. – Une petite phrase prononcée, mardi, par le président français, Emmanuel Macron, lors de son discours au sommet de l’ONU pour le climat, et sortie de son contexte, a enflammé les internautes algériens et déclenché une vive polémique sur la Toile.
Dans ce passage savamment choisi, le chef de l’Etat français a dit : «(…) Je sais que l’émir du Qatar a de grandes nouvelles à faire.» Et d’enchaîner : «On ne peut pas laisser notre jeunesse passer tous ses vendredis à manifester !» D’aucuns ont lu ces deux phrases successives comme une référence indirecte aux manifestants algériens, dont tout le monde sait qu’ils battent le pavé chaque vendredi depuis le 22 février dernier, et un appel insidieux au Qatar – tombeur des régimes arabes traditionnels par excellence – pour intervenir «à sa manière» en Algérie.
Ces deux phrases équivoques ont donné lieu à une avalanche de commentaires, aussi acérés que contradictoires. D’un côté, les partisans du mouvement de contestation se réjouissent que la France «lâche enfin» le pouvoir algérien et décide de rompre son mutisme. De l’autre côté, les inconditionnels du pouvoir et les laudateurs effarouchés du chef de l’armée y voient plutôt la preuve – par l’image et le son – que la France officielle est à l’origine de la crise qui secoue l’Algérie.
Or, vérification faite, le président Macron parlait des jeunes qui manifestent tous les vendredis contre le réchauffement climatique. Il a, pour preuve, répété la même phrase à bord de l’avion présidentiel : «Défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c’est sympathique, mais ce n’est pas le problème !»
S. N.
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