Ce candidat «surprise» que Gaïd-Salah exhiberait à la dernière minute
Par Abdelkader S. – L’état-major n’a, semble-t-il, pas abattu toutes ses cartes. Il en resterait une dans l’escarcelle de Gaïd-Salah, qu’il exhiberait à la dernière minute lorsqu’il serait acquis qu’aucun des candidats qui ont cédé au chant des sirènes ne «ferait l’affaire».
Il pourrait s’agir d’un général à la retraite. Gaïd-Salah voudrait ainsi rééditer le coup de 1995, lorsque le général Zeroual, alors ministre de la Défense nationale, avait été appelé à la rescousse après qu’Abdelaziz Bouteflika avait pris la poudre d’escampette en direction du Golfe, posant un lapin à la hiérarchie militaire qui s’est tournée vers un des leurs pour sauver le pays en proie à une vague de violence terroriste jamais égalée dans l’histoire de l’Algérie.
Le commandement de l’armée sait que la présidentielle qu’il a imposée pour le 12 décembre sera boycottée par l’écrasante majorité des citoyens. Avant même le début du soulèvement populaire pacifique, les Algériens boudaient déjà les urnes car ayant perdu toute confiance en le système que les tenants actuels du pouvoir veulent coûte que coûte sauver.
En sortant son dernier atout, vraisemblablement un ancien commandant d’une des forces armées, Gaïd-Salah veut s’assurer une fidélité et une loyauté totales qui le prémuniraient de toute poursuite judiciaire une fois mis à la retraite. Cette carte, Gaïd-Salah la réserverait au cas où les candidats civils que l’armée a adoubés, et dont les noms commençaient à filtrer il y a plusieurs semaines déjà, à l’instar de Benflis, Tebboune ou encore Belkhadem, viendraient à montrer des signes d’«indiscipline» et voudraient accaparer les prérogatives du président de la République, y compris celle de ministre de la Défense nationale de plein exercice. Car dans le scénario qui se joue sous nos yeux, il est clair qu’un deal a été passé entre la hiérarchie militaire et les trois pions qu’elle avance pour mener à terme son plan, qui consiste à imposer un Président garant de la continuité du système Bouteflika.
Benflis, Tebboune et Belkhadem devraient bénéficier d’un retour d’ascenseur en se voyant gratifiés des postes de président du Conseil de la nation, de président de l’APN et de Premier ministre.
Les semaines à venir sont grosses de surprises qui ne feront que creuser l’écart entre le peuple et le pouvoir illégitime.
A. S.
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