Ce partisan du baâth que le pouvoir incite à se présenter à la présidentielle
Par Saïd N. – Une délégation composée de «militants» et d’universitaires issus du courant conservateur et se reconnaissant, notamment, dans le discours baâthiste a rendu visite ces derniers jours à l’ex-ministre de l’Education nationale au début des années 1990, Ali Benmohamed, connu pour ses prises de position zélées en faveur de l’arabisation de l’enseignement, pour lui demander de se présenter à l’élection présidentielle imposée par l’armée pour le 12 décembre prochain.
Selon la chaîne Al-Jazeera qui rapporte l’information, Ali Benmohamed ne s’est pas opposé à la suggestion de ses hôtes mais leur a demandé un moment de réflexion pour leur rendre la réponse.
Une réponse favorable de celui qui a défrayé la chronique en présentant sa démission en 1992 suite à une fuite à l’examen du bac ajouterait son nom à la liste des prétendants à la magistrature suprême qui se disputent aujourd’hui les faveurs du commandement de l’armée. Une participation éventuelle de ce partisan de l’idéologie arabo-islamiste, très populaire dans certains milieux comme celui de l’éducation, serait une autre carte que Gaïd-Salah voudrait jouer pour multiplier ses chances d’imposer un président parmi les prétendants qu’il a déjà convaincus ou forcés à participer à la course pour la présidence de la République, en dépit des nombreux signaux qui confirment que son plan n’a aucune chance d’aboutir vu le rejet d’une élection organisée sous le régime actuel par l’écrasante majorité du peuple.
Avec la candidature probable d’Azzedine Mihoubi, le successeur d’Ahmed Ouyahia à la tête du RND, le nombre de candidats inféodés au pouvoir en place s’en trouverait accru, ce qui, paradoxalement, risque de brouiller le plan échafaudé par l’armée. A moins que ce soit l’objectif recherché par la multiplication des candidatures dans la périphérie du pouvoir pour justifier, in fine, la mise sur pied d’un plan de secours qui pourrait être celui d’un officier supérieur à la retraite, comme cela nous a été révélé par une source informée.
S. N.
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