Maître Bouchachi : «Les pratiques de la justice n’honorent pas l’Algérie»
Par Houari A. – L’avocat et figure de proue du Mouvement populaire Mustapha Bouchachi a dénoncé les procédés illégaux utilisés par le pouvoir pour faire du chantage et intimider les militants politiques.
Mustapha Bouchachi a expliqué, lors de la manifestation massive de ce vendredi, qu’«après avoir été libéré sur décision de la Cour de justice de Tipasa, deux personnes en tenue civile l’ont arrêté jeudi matin chez lui et prétendu qu’ils allaient le relâcher rapidement. Nous l’avons cherché partout, nous nous sommes rendus au tribunal de Koléa et d’autres tribunaux à Alger, et il s’est avéré qu’un nouveau mandat d’arrêt a été lancé contre lui et il a donc, encore une fois, été conduit en prison».
L’avocat relève que Karim Tabbou n’a passé que quatorze heures en liberté avant d’être emprisonné une seconde fois. «Nous ne savons pas quels sont les griefs, ni les faits pour lesquels Karim Tabbou a été incarcéré», a dit Mustapha Bouchachi, estimant que «ce qui est grave, c’est qu’un citoyen algérien soit ainsi interpellé sans que sa famille sache où il se trouve, bien que la loi oblige les officiers de la Police judiciaire, au moment de l’interpellation, à autoriser la personne interpellée à utiliser son téléphone pour informer sa famille. Or, Karim Tabbou a été privé de ce droit», a-t-il dénoncé.
Relevant le caractère provocateur de cette mesure arbitraire, Mustapha Bouchachi a affirmé que s’il existait réellement des griefs contre Karim Tabbou, ce dernier qui se trouvait en prison depuis une semaine aurait pu en être informé. Or, ce n’est qu’une fois qu’il a été libéré qu’un nouveau mandat d’amener a été lancé contre lui. «Ceci est une provocation et ne peut qu’avoir une arrière-pensée politique», a souligné l’avocat pour lequel «ces pratiques n’honorent pas l’Algérie».
«Cette période est sensible dans l’histoire de notre pays qui s’achemine vers l’instauration d’un Etat démocratique et d’un Etat de droit», a conclu Maître Bouchachi, en soulignant que «ce genre de pratiques ne nous rassurent pas quant à l’avènement de cet Etat de droit où la loi est souveraine» sous ce pouvoir illégal et autoritaire.
H. A.
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