Les islamistes boudent la présidentielle : Belkhadem appelé à la rescousse
Par Mohamed K. – Un autre coup dur pour le pouvoir ! Après avoir entretenu le suspense pendant plusieurs semaines sur leur position par rapport à la présidentielle du 12 décembre prochain, les deux principaux partis islamistes, le MSP d’Abderrazak Mokri et le FJD (El-Adala) d’Abdallah Djaballah ont finalement opté pour la non-participation.
Hasard du calendrier ou calcul politicien, les deux formations ont pris leur décision le même jour. Abdallah Djaballah a été le premier à l’annoncer, en prétextant l’absence de garanties et de «conditions favorables» à la tenue d’un scrutin régulier. Pour lui, «l’implication de l’ensemble des enfants du peuple» reste nécessaire pour la réussite d’une telle élection, faisant clairement allusion à la poursuite de la révolte populaire contre la démarche du pouvoir.
De son côté, le conseil Ech-choura du MSP, réuni samedi soir, a voté pour la non-participation. Dans une déclaration rendue publique au terme de cette réunion, le porte-parole du parti a indiqué que son président, Abderrazak Mokri, expliquera cette position du MSP lors d’une conférence de presse qu’il animera ce dimanche.
Privé d’une caution islamiste indispensable pour la crédibilité de tout scrutin, suite à la défection de ces deux formations les plus influentes, le pouvoir en place sait qu’il ne pourra compter sur l’appui de petites formations de même obédience, telles que le Mouvement El-Bina d’Abdelkader Bengrina, qui a été le premier à annoncer sa candidature à l’élection du 12 décembre ou le mouvement Ennahdha de Yazid Benaïcha qui, lui aussi, confirme sa participation.
Pour pallier cette vacance, le pouvoir n’a d’autre choix que de faire pression sur des personnalités proches de la mouvance islamiste. L’entrée en scène, annoncée par plusieurs sources, d’Abdelaziz Belkhadem tombe à point pour suppléer l’absence de figures islamistes au prochain scrutin. Sa participation peut servir à la fois comme un succédané des candidats islamistes et comme un faire-valoir d’une élection rejetée aussi bien par la rue que par une bonne partie de la classe politique.
M. K.
Comment (24)