Selon Al-Araby : le pouvoir mise sur un diplomate pour renforcer les «lièvres»
Par Kamel M. – Selon Al-Araby Al-Jadid, qui aborde la question algérienne sous la plume de son correspondant à Alger, le pouvoir miserait sur un diplomate pour renforcer l’équipe de candidats qui devront prendre part à la présidentielle imposée par l’armée.
Quatre pions ont été avancés jusque-là qui animeront une élection voulue par le chef d’état-major, qui tente ainsi un passage en force face au refus de millions de citoyens de se rendre aux urnes tant que les symboles du système Bouteflika sont toujours aux commandes.
Annoncés depuis longtemps, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune ont été rejoints par le secrétaire général par intérim du RND, Azzedine Mihoubi, qui sera suivi, susurre-t-on, par l’ancien secrétaire général du FLN et ex-chef du gouvernement sous Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem. Or, le pouvoir souffre d’un lourd handicap, en ce que le personnel politique sur lequel il a jeté son dévolu, s’il répond aux critères de la loyauté sans faille aux tenants du pouvoir du moment, n’en est pas moins défavorisé par son passé marqué par sa soumission à Bouteflika qu’il a longtemps servi, quand bien même au moins trois de ces lièvres – Tebboune, Belkhadem et Benflis – se targueraient d’avoir été écartés pour s’être «opposés» à lui.
C’est désormais dans le gisement des affaires étrangères que le pourvoir a décidé de puiser des éléments pour donner à l’élection rejetée par la rue un semblant de distance par rapport à la sphère politique par trop marquée par son allégeance au régime «déchu».
Après donc le futur ambassadeur d’Algérie à Paris, Abdallah Baâli, qui s’est affiché aux côtés du candidat Abdelmadjid Tebboune, le journal arabe croit savoir, à ce propos, que Smaïl Chergui aurait été approché pour se préparer à entrer en lice dans une course factice au résultat connu d’avance.
En effet, l’élection présidentielle du 12 décembre sera marquée par un boycott massif et le Président qui en sortira sera de fait rejeté par la majorité du peuple qui lui aura ainsi ôté toute légitimité. Aussi, quel que soit le nom de celui qui succédera à Bouteflika, il ne fera que perpétuer une crise politique dont les conséquences commencent à poindre aussi bien sur le plan économique que géostratégique, les relents d’une ingérence étrangère commençant sérieusement à se faire sentir.
K. M.
Comment (32)