Baha-Eddine Tliba va-t-il précipiter la chute du général Ahmed Gaïd-Salah ?
Par Mohamed K. – Le député Baha-Eddine Tliba ne se laisse pas faire. Il refuse d’être un bouc-émissaire sacrifié par le père de ses associés à Annaba pour se maintenir au pouvoir. Il l’a fait savoir, hier, par le biais de son porte-parole qui, à partir de Londres, a affirmé que l’homme d’affaires était «caché dans un lieu sûr» et que les services de sécurité «auront beau le traquer, ils ne le retrouveront pas».
La sortie inattendue de Baha-Eddine Tliba a semé une grosse panique chez le chef d’état-major dont les enfants sont liés avec son détracteur dans des affaires que ce dernier menace de révéler devant la justice. «J’accepte de répondre à la convocation du juge le 3 octobre prochain, à condition que le tribunal d’Annaba accepte de traiter ma plainte contre les enfants de Gaïd Salah», a confié Tliba à travers son porte-parole. Il accuse carrément le fils de Gaïd-Salah d’avoir causé le décès de l’ancien wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, qui a refusé de céder au chantage de ce dernier. Le vice-président de l’APN, qui vient de perdre son immunité, accable les enfants du chef d’état-major de l’armée impliqués dans de nombreuses affaires de foncier mais, aussi, de trafic d’influence et d’indus privilèges acquis par l’intimidation et la menace.
Baha-Eddine Tliba cite aussi le beau-fils de Gaïd-Salah, un médecin employé à l’ambassade d’Algérie à Paris qui a détourné une parcelle de terrain acquise initialement pour un projet de construction d’une clinique mais transformé en résidence immobilière de luxe, toujours selon le journaliste Saïd Bensedira qui a obtenu ces informations auprès du député déchu.
Selon des sources concordantes, Baha-Eddine Tliba serait toujours en Algérie et aurait émis le vœu de révéler les affaires de Gaïd-Salah dans une ville dont les citoyens expriment chaque vendredi leur exigence de voir le dossier de l’ancien wali rouvert. Les manifestants scandent des slogans qui accusent ouvertement le fils de Gaïd-Salah sans que la justice, aux ordres du chef d’état-major, réagisse pour faire la lumière sur cette affaire qui finira bien par être révélée au grand jour.
D’autres «témoins gênants», dont notamment un ancien wali à Annaba, ont été emprisonnés de façon arbitraire pour éviter que la vérité éclate et que Gaïd-Salah tombe au moment où le système corrompu a le plus besoin de lui pour se régénérer.
M. K.
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