Comment des cercles proches du pouvoir cherchent à piéger Hamrouche
Par Abdelkader S. – Des cercles proches du pouvoir illégitime cherchent à piéger Mouloud Hamrouche en l’incitant à se présenter à l’élection présidentielle du 12 décembre, décidée unilatéralement par l’armée. Ces cercles comptent mobiliser des éléments ce samedi pour se rendre au domicile de l’ancien chef du gouvernement pour lui demander de se porter candidat.
Les auteurs de l’appel diffusé sur les réseaux sociaux invoquent l’impasse dans laquelle se trouve le pays et «l’absence de poids lourds» pour l’élection présidentielle que Gaïd-Salah a imposée aux Algériens, en dépit de son rejet massif par les millions de manifestants qui battent le pavé depuis près de sept mois contre les symboles encore en place du régime Bouteflika.
Le pouvoir semble avoir actionner ses relais après avoir constaté l’impossibilité de tenir une élection à haut risque, en présentant des pions qui ne feront que rebuter davantage les citoyens. Cette nouvelle ruse s’ajoute à la mascarade du nouveau programme de construction de logements sociaux que le gouvernement a fait coïncider avec cette échéance dont il sait qu’elle sera un fiasco total, malgré tous les artifices que l’administration prépare pour donner l’illusion d’un vote qui se sera déroulé dans des conditions normales, voire auquel de nombreux Algériens auraient pris part.
Des sources informées avaient indiqué à Algeriepatriotique que Mouloud Hamrouche ne se portera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Un choix qu’il aurait arrêté après «mûre réflexion», mettant en garde, dans une récente tribune, contre les conséquences de l’entêtement du pouvoir à maintenir le système en place. «Ce système, que certains veulent préserver coûte que coûte, n’a pas assuré l’édification de l’Etat, l’efficience du gouvernement, l’administration du pays et son développement. Mais il a réussi à empêcher le projet Algérie de devenir une réalité et le pays d’être un tigre économique. Il a fait échouer toutes les options, tous les choix et tous les projets industriels. Bien pire, il a compromis, ces dernières années, de hauts gradés de l’armée dans des malversations et des complots», a-t-il écrit dans une contribution publiée dans les journaux El-Watan et El-Khabar.
Mouloud Hamrouche a estimé que le système actuel «est liberticide, antipolitique, anti-militance, anti-gouvernance, anti-institutions, anti-organisation et antinational», en faisant part de sa crainte que ce système finisse «par briser la cohésion de l’ANP». Rejetant la présidentielle du 12 décembre, à l’instar de l’écrasante majorité du peuple, il a affirmé que «demander aujourd’hui l’organisation au plus vite des élections apparaît comme une logique froide de raison», tout en s’interrogeant sur la légitimité dont disposera le futur Président «élu». «Certes, la Constitution actuelle lui confère tous les pouvoirs, mais sans aucun mécanisme opératoire. Toutes ses décisions dépendront du soutien ou non des réseaux du système», a-t-il conclu.
A. S.
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