Des citoyens d’une ville française refusent qu’une rue soit appelée Bigeard
Par Houari A. – Des citoyens ont écrit au maire de Dreux, une ville située à l’ouest de Paris, en France, pour lui demander de revenir sur sa décision de donner le nom du général Marcel Bigeard à une rue. Selon le journal L’Echo républicain qui rapporte l’information, cette décision avait été prise par le Conseil municipal le 27 juin 2019, mais l’Union franco-algérienne a réagi.
«Gérard Hamel se serait bien passé d’une polémique. Le maire LR de Dreux craignait qu’elle naisse dans les rangs du Conseil municipal du 27 juin 2019. Mais, c’est finalement du monde associatif qu’elle arrive», écrit le quotidien, en notant que «lorsque Gérard Hamel a proposé de baptiser une rue du nom du général Marcel Bigeard, personne n’a bronché. La délibération n’a suscité aucun débat et elle a été votée à l’unanimité».
Le journal rappelle qu’une ex-conseillère municipale s’était opposée à cette décision, estimant que «le nom des rues structure l’imaginaire d’une ville» et s’interrogeant, non sans ironie : «N’y a-t-il donc personne à Dreux pour alimenter un imaginaire collectif, positif, rassembleur et porteur d’avenir ?» Pour l’Union franco-algérienne, une association locale présidée par Ali Tadjerouni, «la désignation d’une rue au nom de Marcel Bigeard, connu pour ses tortures durant la guerre d’Algérie, ne va pas dans le sens du travail de mémoire effectué ces dernières années sur le passé colonial de la France en Algérie et qui doit aboutir à un traité d’amitié entre la France et l’Algérie». «Ce choix ne va pas dans le sens de l’apaisement des mémoires, surtout dans une ville avec une composante importante impactée par la guerre d’Algérie et le passé colonial de la France», a ajouté le président de cette association, toujours selon L’Echo républicain.
Mais le maire semble décidé à maintenir cette décision née d’une demande faite par l’association des parachutistes, un corps que dirigeait le général Bigeard de triste mémoire qui déclarait que «la torture est un mal nécessaire».
H. A.
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