Du président cadre au président fictif : où est passé Abdelkader Bensalah ?
Par Mohamed K. – Terrassé par une maladie grave, le chef d’Etat intérimaire s’est complètement retiré de la scène au moment où le pays traverse une de ses crises les plus graves depuis l’indépendance. Abdelkader Bensalah a cédé toutes ses prérogatives au chef d’état-major de l’armée, foulant ainsi aux pieds la Constitution que les législateurs ont pourtant veillé à façonner, de sorte à éviter la situation de blocage actuelle, en conférant au Président provisoire les attributions nécessaires pour le retour à une situation normale dans un délai n’excédant pas trois mois.
Or, non seulement le successeur provisoire d’Abdelaziz Bouteflika n’a pas respecté – ou fait respecter cette échéance – mais il s’est complètement détaché de la décision et a laissé le général Gaïd-Salah diriger le pays à sa place en toute illégalité. Son absence pénalise pourtant grandement le pays qui se retrouve sans interlocuteur auprès des partenaires étrangers qui ne cachent pas leurs sérieuses inquiétudes face à ce vide.
L’ancien président de la République se faisait lui-même représenter par le président du Conseil de la nation aux nombreux sommets internationaux, reléguant l’Algérie, plus grand pays d’Afrique et Etat pivot en Méditerranée, au second rang, en raison de la faiblesse de la représentativité du pays à ces réunions importantes. Récemment, l’Algérie a été représentée par le ministre des Affaires étrangers à l’Assemblée générale de l’ONU, un forum mondial d’une importance capitale que les chefs d’Etat des plus grandes nations ne ratent jamais, au vu de la gravité des décisions qui y sont prises et des chamboulements mondiaux que les puissances mondiales imposent au reste du monde.
L’Algérie est absente dans le concert des nations depuis la maladie handicapante de Bouteflika, et le temps que le pouvoir fait perdre en s’entêtant à maintenir le statu quo isole le pays chaque jour un peu plus et commence même à ouvrir la voie devant l’ingérence étrangère.
Abdelkader Bensalah est-il empêché d’exercer ses prérogatives ou a-t-il lui-même lâché les commandes au profit de Gaïd-Salah par couardise ?
A. K.
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