La rébellion de l’associé Tliba effraie Gaïd-Salah qui aurait fait fuir sa famille
Par Tahar M. – Le «cauchemar» Tliba semble avoir sérieusement atteint le moral du chef de l’armée. Le député déchu d’Annaba a commencé à révéler des faits accablants sur Gaïd-Salah et ses enfants. Aux dernières nouvelles, une partie de la famille du général octogénaire toujours en fonction aurait quitté le pays hier à bord d’un vol Annaba-Paris, selon le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira, qui affirme détenir ses informations de sources à l’intérieur même de l’armée.
Le député controversé d’Annaba Baha-Eddine Tliba a faussé tous les calculs de l’establishment à quelques mois de l’élection présidentielle, imposée par le commandement de l’armée, pour le 12 décembre prochain. La donne risque de changer et un départ précipité du parrain du système Bouteflika fait craindre à ses proches collaborateurs une situation qu’ils ne pourraient plus maîtriser en son absence. Gaïd-Salah entraînerait dans sa chute l’ensemble des généraux qui se sont associés à lui dans son entreprise hasardeuse visant à sauver un régime à l’agonie face à un peuple résolu à le faire tomber pacifiquement.
Dans ses révélations relayées par son «porte-parole», Baha-Eddine Tliba a notamment accablé les enfants du chef de l’armée dont un aurait carrément causé le décès de l’ancien wali d’Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, insiste-t-il. Tliba, qui demeure recherché par les services de sécurité en vain, a menacé de recourir aux tribunaux internationaux pour faire juger Gaïd-Salah. Ce dernier est, pour rappel, déjà cité dans le procès intenté par d’anciens membres du parti religieux extrémiste FIS contre le général Khaled Nezzar en Suisse.
Saïd Bensedira a, dans un nouvel enregistrement vidéo, fait état d’un certain nombre d’affaires détenues par les quatre fils et le gendre – «casé» à l’ambassade d’Algérie à Paris – du général Gaïd-Salah à Annaba. Des affaires, explique-t-il en se référant aux aveux de Tliba, véritable boîte noire de la famille, obtenues par l’intimidation et l’abus de pouvoir. Tliba cite, entre autres, le détournement de l’argent de la publicité institutionnelle à travers un journal insignifiant détenu par l’un des fils du chef d’état-major et qui accapare «cinq pages par jour pendant que des journaux à grand tirage en sont quasiment privés».
Tliba ne fait, en réalité, que rendre publiques des affaires connues de tous les habitants d’Annaba qui subissent depuis de longues années le diktat et les frasques d’une mafia locale sans foi, ni loi qui a bâti sa fortune illicite en recourant aux pressions et aux menaces avec la bénédiction du puissant général.
D’après le journaliste et lanceur d’alerte Saïd Bensedira, de nombreuses autres révélations sont à attendre de la part de celui qui a été lâché par le clan pour être jeté à la vindicte populaire et qui refuse d’être un bouc-émissaire se laissant offrir en sacrifice sans réagir.
T. M.
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