Mouloud Hamrouche à ses partisans : «Il y a des choses que je ne peux pas dire»
Par Tahar M. – L’ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid a confirmé qu’il ne comptait pas se porter candidat à l’élection imposée par Gaïd-Salah. «Je le dis et je le répète : le pays a besoin d’un souffle nouveau. Le peuple qui est sorti le 22 février nous a donné une occasion, il a donné une occasion au système, il a donné une occasion au pays pour qu’il tourne la page de trente ans de terrorisme, de trente ans de corruption. Ce peuple a dit qu’il nous donnait l’occasion de pardonner, de tourner la page et de construire quelque chose de nouveau», a insisté Mouloud Hamrouche qui a reçu des citoyens désireux de le voir entrer en lice le 12 décembre prochain.
«Je veux être clair là-dessus et je ne veux pas faire preuve d’hypocrisie, comme je ne veux pas vous mentir», a affirmé le candidat à la présidentielle de 1999 qui s’était retiré de la course avec l’ensemble des prétendants à la fonction suprême, laissant le candidat du système, Abdelaziz Bouteflika, seul face à des lièvres sans aucun poids politique. «Il y a des choses que je peux dire et d’autres non», a ajouté Mouloud Hamrouche sans livrer le fond de sa pensée. «Je vous le dis sincèrement : même si j’étais élu Président dans le cadre du processus actuel, je ne pourrais rien faire. Vous me reprocheriez alors de n’avoir pas tenu mes engagements», a-t-il fait remarquer. «Je ne vous tromperai pas dès maintenant. Je sais ce qu’il pourra advenir comme ce qu’il ne pourra pas se réaliser», a-t-il soutenu.
«J’aurais vraiment aimé pouvoir répondre positivement à votre demande, mais pour que cela puisse se concrétiser, il faut dire la vérité et non pas vendre des chimères. Je ne peux pas vous dire oui et me plaindre par la suite de subir des blocages et d’être entravé dans ma mission. La responsabilité doit être entière, du début jusqu’à la fin. J’ai toujours été responsable de mes actes, j’ai été, d’ailleurs, le premier à avoir sollicité du Parlement qu’il jugeât mon action», a-t-il argué.
«Je ne peux pas vous promettre de me porter candidat. Cela, il n’en est pas question. Mais je dis que la porte demeure ouverte à condition que les circonstances changent», a conclu Mouloud Hamrouche, tout en informant ses partisans qu’il «écrit de temps à autre» [à qui de droit] et qu’il «alerte par des contacts indirects».
L’ancien chef du gouvernement dit ne pas perdre espoir de voir la situation évoluer dans le bon sens, en encourageant le Mouvement populaire, bien que, a-t-il admis, «les horizons soient bouchés». «Si l’occasion se présente devant moi pour sauver le pays, je n’hésiterai pas. Quand je saurai que je pourrai effectivement faire quelque chose, je le ferai», a-t-il promis.
Mouloud Hamrouche laisse entendre, ainsi, qu’il se présenterait à l’élection présidentielle lorsque celle-ci sera tenue à la demande du peuple et non pas à l’ombre des canons.
T. M.
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