Contradictions au sujet des conditions de détention de Bouregâa et Tabbou
Par Mohamed K. – L’avocat Mustapha Bouchachi a tenu à démentir indirectement, jeudi, des déclarations publiées quelques heures auparavant et largement relayés sur les réseaux sociaux au sujet des conditions carcérales de Karim Tabbou, détenu depuis le 2 octobre à la prison de Koléa. Des juristes avaient, en effet, affirmé que l’ex-premier secrétaire du FFS était maltraité, voire torturé par ses geôliers et qu’il était isolé dans un couloir réservé aux condamnés à mort, provoquant ainsi une vague d’indignation et de colère.
Maître Bouchachi donne, lui, une autre version des faits. Dans un commentaire diffusé sur sa page Facebook, l’avocat indique qu’il avait rendu visite, en compagnie d’autres avocats, au militant Karim Tabbou et qu’ils l’avaient trouvé «en bonne santé et le moral élevé». Me Bouchachi ajoute que le détenu leur avait affirmé qu’il était «bien traité» en prison, mais se plaignait néanmoins de l’isolement cellulaire qui peut, selon lui, «affecter son moral».
Pour couper court aux rumeurs ayant circulé à ce sujet, Me Bouchachi ajoutera que Karim Tabbou leur a expliqué qu’il avait subi de mauvais traitements et l’humiliation «seulement le premier jour de son arrestation par la Police judiciaire».
La veille, une autre polémique avait été soulevée par un curieux message de Lakhdar Bouregâa dévoilé par son avocat, Nadjib Bitam, et dans lequel le célèbre moudjahid demandait presque pardon au commandement de l’armée pour les propos qu’il avait tenus et qui lui valurent sa mise en détention provisoire depuis maintenant plus de trois mois.
Dans ce message «verbal», Bouregâa dit n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’armée et qu’il avait aidé à ancrer le slogan «Peuple, armée, khawa khawa». Il aurait ajouté, toujours selon son avocat, que des «parties corrompues tentent de briser la cohésion nationale pour échapper à la justice».
D’aucuns ont vu dans certains passages de ce message des relents de manipulation de la part de l’avocat. Ce dernier a réagi, jeudi, dans un entretien paru dans le quotidien El-Hiwar, en estimant que ces réactions étaient la preuve que «certaines parties veulent que Bouregâa reste en prison pour exploiter son cela politiquement».
M. K.
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