Les Emirats ont commencé leur invasion économique secrète de l’Algérie
Par Abdelkader S. – L’information, bien que gravissime, n’a eu droit qu’à un entrefilet dans un quotidien national. Pendant que les Algériens manifestent contre le bradage des richesses souterraines du pays, à travers une loi scélérate sur les hydrocarbures, des contrats sont signés dans les salons capitonnés du gouvernement avec des firmes émiraties, à l’insu des citoyens.
Il en est ainsi d’un accord conclu avec cette monarchie du Golfe pour l’importation de la poudre de lait. Selon nos confrères du Soir d’Algérie, l’entreprise émiratie Hakan Agro DMCC va livrer à l’Algérie cette matière de large consommation essentielle. Le quotidien estime que «c’est une première pour ce pays dans le marché algérien du lait, jusqu’ici monopole de deux ou trois nations».
Or, nous apprennent des sources très au fait du dossier, les Emirats arabes unis importent eux-mêmes leur poudre de lait de Nouvelle-Zélande. Nos sources s’interrogent : «Pourquoi l’Algérie dit-elle passer par les Emirats pour importer cette denrée, un véritable marché juteux, au lieu de le faire directement chez les Néozélandais ?» La réponse est simple, nous explique-t-on : «Cette transaction répond à la politique expansionniste d’Abu Dhabi qui se traduit en Algérie par un soutien à peine voilé au régime militaire autoproclamé.»
Dans le même temps, le gouvernement, sur instigation du commandement de l’armée, faisait voter une loi sur les hydrocarbures, considérée par les Algériens comme un acte de trahison. Des centaines de milliers de citoyens sont sortis, ce dimanche, exprimer leur refus de ce qu’ils considèrent être un bradage des richesses nationales, au même titre que l’abandon de la règle 51/49 dont les citoyens suspectent que cette mesure ait été dictée à partir des Emirats.
Les Algériens ne sont pas au bout de leur surprise. La persistance des symboles du système Bouteflika à vouloir maintenir le statu quo commence à révéler une facette inconnue du pouvoir algérien qui, au fil des années, cédait des pans entiers de la souveraineté nationale à des puissances étrangères en contrepartie d’un soutien ouvert ou implicite.
Les manifestations de ce dimanche augurent un renforcement de la contestation populaire contre ceux qui, désormais, sont perçus comme des traîtres à la nation.
A. S.
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