«Sahara marocain» : les médias du roi savourent la trahison de Saïdani
Par Saïd N. – Plusieurs titres de la presse marocaine à la solde du Makhzen ont repris la déclaration faite, jeudi, par l’ex-secrétaire général du FLN Amar Saïdani, plaidant ouvertement et avec une effronterie rare pour la marocanité du Sahara Occidental et, aussi, pour la réouverture des frontières terrestres algéro-marocaines, telle que réclamée par la partie marocaine.
Ces titres estiment que la sortie d’Amar Saïdani, réputé proche de l’actuel chef d’état-major de l’armée, détenteur du pouvoir réel, ne peut que refléter «un bouleversement» dans l’orientation de ce pouvoir, qui est aux antipodes de la doctrine connue de l’Etat algérien sur la question sahraouie. Si cette tendance au renoncement n’est pas nouvelle en soi chez l’ex-patron du FLN, le timing choisi pour faire une telle déclaration cache certainement de noirs desseins.
Dans un entretien à un média connu depuis longtemps pour sa ligne éditoriale pro-marocaine, Amar Saïdani a osé déclarer que «le Sahara est marocain et rien d’autre que marocain. Il a été retiré du Maroc à la conférence de Berlin», soulignant que «l’Algérie, qui verse beaucoup d’argent à l’organisation appelée Polisario durant plus de 50 ans, a payé un prix très élevé, sans que l’organisation fasse quoi que ce soit ou ne sorte de l’impasse».
Sur la même lancée, Saïdani ajoutera : «Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont plus importantes que ce problème, et la situation est aujourd’hui favorable car il y a l’élection d’un nouveau Président et un changement de régime en Tunisie, l’Algérie se prépare à des élections et le système est en train de changer. La Libye est aussi en train de se transformer, ce qui pourrait aider à la renaissance de l’Union du Maghreb arabe.» Selon, lui, il faut mettre fin au conflit entre l’Algérie et le Maroc par la réouverture des frontières et la normalisation des relations entre les deux pays voisins, «parce que, renchérit-il, l’argent qui est versé au Polisario devrait partir à Souk Ahras, El-Bayadh ou Tamanrasset».
S. N.
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