Un proche parent d’Abane Ramdane à Gaïd-Salah : «Annulez l’élection !»
Par Tahar M. – Belaïd Abane, qui participait aux grandioses marches de ce vendredi contre le régime incarné par Gaïd-Salah, a affirmé que «l’état-major de l’armée n’a pas légitimité à décider seul de l’avenir politique du pays».
Ce proche parent du stratège de la Guerre de libération nationale a estimé qu’«il est impensable d’aller à l’encontre de la détermination de ce peuple qui veut prendre son destin en main et refonder la nation et l’Etat». «Vouloir le faire contre le peuple, a expliqué Belaïd Abane, c’est prendre le risque de le diviser et de le mener dans la voie de la violence. C’est pour cela qu’il faut [privilégier] la voie de la sagesse et qu’il faut revenir sur cette décision d’organiser les élections».
Pour Belaïd Abane, «il faut s’asseoir et discuter pour savoir ce que nous allons faire de ce pays», en associant l’armée. Belaïd Abane, qui s’exprimait sur fond de scansions invoquant le grand martyr Abane Ramdane, a souligné que «la réalité est que le peuple ne veut pas de ces élections». «Comment peut-on organiser des élections que le peuple ne veut pas alors que c’est le peuple qui est source de souveraineté ?» s’est-il interrogé, en précisant que «[c’est cela] le fond du problème». «Personne n’a la légitimité de décider seul de l’avenir politique du pays. Il faut s’asseoir tous ensemble et décider de l’avenir et de la refondation de l’Etat et de la nation», a-t-il insisté.
Belaïd Abane était parmi les millions de citoyens qui ont manifesté ce vendredi, pour la trente-cinquième semaine consécutive depuis le 22 février dernier, pour exiger le départ immédiat et sans condition des résidus du système Bouteflika incarnés par le général octogénaire Gaïd-Salah et rejeter les élections présidentielles que celui-ci a imposées à partir d’une caserne.
Les slogans scandés par les manifestants ce vendredi expriment la détermination du peuple majoritaire à refuser la mascarade électorale du 12 décembre et à poursuivre le mouvement de contestation jusqu’à la chute du régime. Des voix commencent à s’élever pour réclamer le passage à d’autres formes de contestation, face à l’entêtement du pouvoir de fait à vouloir se maintenir par la force et à imposer sa feuille de route visant à perpétuer le système Bouteflika.
T. M.
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