Un comité algérien qualifie Amar Saïdani de «traître» et d’«agent du Makhzen»
Par Mohamed K. – Réagissant aux propos tenus, jeudi, par l’ex-secrétaire général du FLN Amar Saïdani, plaidant pour «la marocanité du Sahara Occidental», le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui ne s’est pas gêné de l’accuser d’«agent du Maroc» et de «traître à la nation».
Dans une déclaration rendue publique vendredi, cette ONG estime que «les masques sont tombés et le véritable visage d’Amar Saïdani est apparu : un aventurier sans scrupule, qui s’est infiltré dans les rouages de l’Etat et du FLN grâce à des erreurs de calcul de certains et à l’attitude irresponsable d’autres partisans du pouvoir».
Les auteurs de la déclaration rappellent les positions de l’ancien patron du FLN, qu’ils considèrent comme «hostile aux positions de l’Etat algérien» : «Nous connaissions déjà ce revenant fou comme étant le seul président de l’Assemblée populaire nationale à ne pas avoir reçu son homologue sahraoui en 2015 et, aussi, comme étant le seul secrétaire général du Front de libération nationale à avoir déclaré son soutien au Makhzen, plaidant pour l’occupation et la colonisation». Et de poursuivre : «Ses positions honteuses étaient une véritable trahison du serment de Novembre.»
Sur la même lancée, l’ONG algérienne qualifie Amar Saïdani d’«agent marocain qui a réussi à s’infiltrer dans les centres de commandement de l’Etat algérien», soulignant que «le Front Polisario est un mouvement de libération reconnu et représenté dans 124 pays, bénéficiant du soutien des Nations unies, qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Pou rappel, l’ex-secrétaire général du FLN, connu pour être proche de l’actuel chef d’état-major de l’armée, avait déclaré que «le Sahara est marocain et rien d’autre que marocain. Il a été retiré du Maroc à la conférence de Berlin», soulignant que «l’Algérie, qui verse beaucoup d’argent à l’organisation appelée Polisario durant plus de 50 ans, a payé un prix très élevé, sans que l’organisation fasse quoi que ce soit ou ne sorte de l’impasse». Il a, dans le même sillage, plaidé pour la réouverture des frontières avec le Maroc, fermées depuis 1994.
Sa sortie n’a, curieusement, suscité aucune réaction officielle des autorités politiques du pays, ni même de la direction de son parti.
M. K.
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