Inquiétante apparition de liquidations physiques par armes à feu dans le pays
Par Nabil D. – Quatre personnes ont été tuées par armes à feu à Tizi Ouzou et Batna en un jour. L’information est révélée par le quotidien Ennahar. L’apparition soudaine de ce nouveau mode d’assassinat et la simultanéité entre les deux crimes suscitent de nombreuses interrogations dans l’opinion publique.
S’agit-il d’un retour des actes terroristes ciblés dans ce contexte marqué par une grave crise politique et une confusion générale causée par l’absence de perspectives à court terme ? Ces crimes sont-ils dus à l’incapacité des services compétents à garantir la sécurité des citoyens depuis que le pouvoir illégitime, incarné par le chef de l’armée, a mobilisé la police, la gendarmerie et les services de renseignement contre le Mouvement de contestation populaire qu’il tente, vainement, de juguler par l’intimidation, les arrestations arbitraires et la traque des figures de proue du Hirak ?
Quoi qu’il en soit, ces crimes commis en 24 heures avec usage d’armes à feu n’ont rien de rassurant. Le pourrissement auquel risque d’aboutir le conflit qui oppose une écrasante majorité du peuple aux résidus du système fait craindre une escalade qui serait fatale pour le Mouvement populaire. S’il est impossible pour le moment d’établir un lien entre ces crimes et des cercles malveillants tapis dans l’ombre qui œuvreraient à faire taire la colère des citoyens par de tels procédés extrêmes, en justifiant une interdiction des manifestations «pour des raisons de sécurité», il n’en demeure pas moins qu’une dérive sécuritaire arrangerait le pouvoir à bien des égards.
L’enlèvement de l’ex-député Baha-Eddine Tliba dans un pays étranger, la Tunisie en l’occurrence, par des agents à la solde de Gaïd-Salah est une preuve que le régime ne reculera devant rien pour assurer sa propre survie. D’aucuns s’interrogent, dès lors, sur cette soudaine survenance de ces crimes à ce moment précis où le pouvoir anticonstitutionnel est dos au mur et voit sa fin de plus en plus proche.
N. D.
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