Les appels du pied maquillés du pouvoir illégitime de Gaïd-Salah à la France
Par Abdelkader S. – Une certaine presse inféodée au pouvoir illégitime s’enorgueillit que le ministre français des Affaires étrangères ait rencontré son homologue algérien à New York et «boudé» le chef de la diplomatie marocaine. Le pouvoir illégitime à Alger voit dans ce «choix» un réchauffement dans les relations entre la France officielle et les tenants du pouvoir actuels en Algérie.
Jumelée à la fermeture de la chaîne de télévision Al-Magharibiya, à la demande des autorités algériennes, la rencontre de Jean-Yves Le Drian avec Sabri Boukadoum est avancée comme argument pour tenter d’amorcer un dégel à partir d’Alger où le chef d’état-major de l’armée fait mine de s’en prendre violemment à l’ancienne puissance coloniale par populisme. Mais les citoyens n’ont pas avalé la pilule, preuve en est les slogans scandés par les millions de manifestants qui battent le pavé depuis huit mois et qui accusent ouvertement Gaïd-Salah d’être à la solde de la France et des Emirats arabes unis, deux pays perçus comme s’étant alliés contre les intérêts du peuple algérien, en apportant leur soutien tacite au pouvoir illégitime incarné par le chef de l’armée.
Les attaques de Gaïd-Salah contre la France s’avèrent être, aux yeux de nombreux observateurs avertis, un coup de bluff pour détourner l’attention de l’opinion publique sur des tractations qui se seraient déroulées loin des regards entre les tenants du pouvoir usurpé par la force en Algérie et Paris, qui ne compte pas céder une once de ses intérêts stratégiques dans son ancienne colonie.
Le «conflit» qui semble avoir opposé l’ambassadeur de France à Alger à sa hiérarchie au Quai d’Orsay semble révéler un désaccord au sein du gouvernement français sur l’attitude à adopter face à la situation en Algérie. Trop s’afficher aux côtés du régime qui multiplie les atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté d’expression serait nuisible à l’image de marque d’une France toujours sur la brèche quand il s’agit de défendre les libertés. Mais, a contrario, trop s’éloigner du cercle restreint de décision pourrait lui faire perdre son influence au profit d’autres puissances à l’affût, notamment l’intrusive monarchie du Golfe des Al-Nahyane à l’appétit vorace.
A. S.
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