Le délégué général du CFCM appelle les musulmans de France à s’armer de patience
Par Karim B. – Le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les musulmans à s’armer de patience dans cette phase préélectorale, car ils «vont en prendre plein la gueule», s’est-il insurgé sur le plateau de la chaîne d’information en continu CNews. «Les musulmans ne sont pas uniquement exaspérés par cette question du voile. Nous rencontrons des ambassadeurs de pays européens qui se demandent ce que la France a contre nous», a confié Abdallah Zekri qui s’étonne que la question du foulard fasse autant de bruit en France au moment où «cent femmes ont été tuées par leurs maris, cinquante-cinq policiers se sont donné la mort et dont les familles vivent un drame terrible, il y a une dette abyssale de 2 400 milliards d’euros et six millions de Français sont sans travail». «Et pourtant, il n’y a que l’islam et le voile qui suscitent le débat», a-t-il fait remarquer, dubitatif.
Commentant l’affaire de la mère voilée qui a été priée par un élu de quitter la salle lors d’une séance au Conseil régional de Franche-Comté, dans l’est de la France, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie a estimé qu’«en humiliant cette femme voilée devant son fils, cet élu ne tient pas compte de la loi et ne la respecte pas. Il veut faire sa propre loi en voulant éjecter une femme hors d’un hémicycle où des enfants étaient invités justement pour apprendre ce qu’est la République et la laïcité. C’était un débat et il n’aurait pas dû agir comme ça», s’est indigné Abdallah Zekri.
«Le voile n’est pas du tout une arme politique», a affirmé l’invité de CNews qui a exhorté le ministre français de l’Education à «se mettre en phase avec le Président et le Premier ministre». «Sinon, qu’il ait le courage de démissionner», a-t-il dit.
Abdallah Zekri a appelé à placer la loi au-dessus des passions, en soulignant que si un texte venait à être voté contre le port du voile dans l’espace public, il faudrait alors saisir le Conseil constitutionnel et la Cour européenne.
K. B.
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