Comment un ancien dirigeant du FIS a tenté de rallier ses affidés au régime
Par Mohamed K. – L’ancien membre de la direction du parti dissous Ali Djeddi a essayé de persuader ses acolytes de soutenir le processus électoral actuel, sous prétexte que celui-ci «est la voie la plus sûre et la plus à même de préserver la souveraineté nationale et populaire», reprenant ainsi les arguments qui ont toujours été les leurs depuis l’interruption du processus électoral de janvier 1992.
Djeddi a même préparé un projet de déclaration qui devrait être signé par l’ensemble de ce qu’il appelle «la direction historique» du FIS. Il était prévu que, dans ce projet de déclaration, les anciens dirigeants du parti dissous affichent leur engagement en faveur des élections, tout en exigeant quelques conditions préalables dont, notamment, la nomination d’un nouveau gouvernement et l’arrêt des poursuites contre les manifestants et les animateurs du Hirak.
Ali Djeddi avait, entretemps, publié plusieurs textes où il a défendu l’option des élections mais il reconnaît avoir échoué dans son entreprise. Dans une déclaration au quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid, l’ancien codétenu d’Abdelkader Boukhekhem et de Kamel Guemmazi affirme avoir fait des démarches et des contacts pour tenter de rapprocher les points de vue et de sortir avec une position commune par rapport à l’échéance du 12 décembre prochain mais les divergences se sont avérées plus profondes.
Cet aveu d’Ali Djeddi montre qu’une partie de la mouvance islamiste, dite radicale, n’était pas loin de marcher dans la combine, après avoir été séduite par le discours populiste et réactionnaire du pouvoir en place, servi sous des labels pompeux tels que «novembria badissia», qui étaient au fond destinés à marquer la différence avec le discours révolutionnaire des manifestants qui réclament un changement radical du système et le départ de tous ses symboles.
M. K.
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