Plusieurs tribunaux paralysés : la grève des magistrats a été largement suivie
Mounir Serraï – La grève illimitée décrétée à partir d’aujourd’hui par le Syndicat national des magistrats a été largement suivie. Selon le bureau exécutif national de ce syndicat, plusieurs tribunaux ont été paralysés, à l’instar de celui de Sidi M’hamed, l’un des plus importants dans le pays. Toutes les affaires ont été renvoyées. Même le certificat de nationalité et le casier judiciaire ne sont pas signés.
Les mises en garde du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, n’ont nullement dissuadé les magistrats à aller de l’avant et à observer cet arrêt de travail en signe de protestation contre le dernier mouvement dans le corps des magistrats. Ce mouvement, qui a touché près de 3 000 magistrats, a été considéré par le ministère de tutelle comme le plus important depuis l’indépendance.
Les magistrats visent par leur grève à faire annuler ce mouvement jugé en deçà de leurs aspirations.
En septembre dernier, les magistrats ont obtenu des promesses de la part de leur tutelle quant à une évolution graduelle, objective et saine à travers le mouvement annuel dans ce corps fortement sollicité en cette période de transition politique. Mais ils font état de leur grande déception suite au dernier mouvement opéré dans ce corps sensible, jeudi dernier, par le Conseil supérieur de la magistrature présidé par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati.
La décision de recourir à une grève illimitée n’a pas tardé à susciter une vive réaction du ministère de la Justice qui met en garde les grévistes, en rappelant que le statut particulier des magistrats interdit le recours à la grève et toute entrave au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Le ministère a même accusé des «parties malintentionnées» d’être derrière ce mouvement de grève, précisant que le large mouvement dans le corps des magistrats a été précédé par des rencontres avec le bureau exécutif du Syndicat national des magistrats. Le bras de fer semble ainsi engagé entre le ministre et les juges.
M. S.
Comment (2)