Pourquoi les laïus du chef d’état-major de l’armée n’intéressent plus personne
Par Tahar M. – Attendus avec un grand intérêt il n’y a pas si longtemps, les discours redondants et menaçants de Gaïd-Salah n’intéressent plus personne. Pas même les médias privés qui lui sont inféodés.
C’est à peine si quelques journaux et chaînes de télévision à la solde du pouvoir ont repris, sans grande conviction, les lapalissades habituelles du chef d’état-major appelant à «mettre l’armée algérienne au diapason des nouvelles technologies» ou encore à «persévérer sur la voie de la modernisation». Il n’est plus question, depuis sa visite à Oran, de menaces contre les millions de manifestants qui exigent son départ immédiat et sans condition.
Des sources informées croient savoir que l’homme fort du système ne se déplace plus hors de la 1re Région militaire pour des raisons de santé et que ses apparitions, de plus en plus rares, ne servent, en définitive, qu’à donner l’apparence d’une «résistance» du régime militaire face au tsunami populaire qui maintient la pression depuis huit mois, sans faiblir, sur les tenants du pouvoir actuels qui s’échinent à vouloir perpétuer le système Bouteflika pour sauver leurs propres intérêts, menacés par le changement voulu instamment par le peuple. Ces déplacements visent aussi à montrer une sérénité factice du pouvoir au moment où tous les signes montrent sa chute imminente.
La grève des magistrats à laquelle le très loyal ministre de la Justice envers Gaïd-Salah était loin de s’attendre, le retour de la protesta des retraités de l’armée et les gigantesques manifestations prévues pour ce 1er novembre, date anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, donnent des sueurs froides aux résidus du régime Bouteflika qui cherchent, désespérément, une échappatoire qui les prémunisse d’une justice populaire qui, pourtant, ne les épargnera pas.
La dernière supplique de Bensalah à Sotchi trahit cette peur-panique et présage la fin imminente du système, lâché de toute part. Isolé et acculé par la révolution populaire pacifique, le pouvoir de fait a échoué à assurer sa survie, même en bradant les richesses nationales contre le sauvetage des vestiges du règne des Bouteflika, après avoir expérimenté toutes les intrigues pour arrêter le cours de l’histoire. En vain.
T. M.
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