Sursaut d’orgueil des magistrats : les juges aux ordres seront-ils bannis ?

grève magistrats
Un mouvement de grève des magistrats et des interrogations qui persistent. PPAgency

Par Nabil D. – Le réveil, tardif mais salutaire, des magistrats sera-t-il le prélude à un grand nettoyage au sein de ce secteur sensible dont l’absence d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif a été une des causes principales du maintien du système et de la propagation de la corruption à grande échelle ? «Il est difficile de répondre à cette question dans la situation de confusion actuelle», répondent des sources informées interrogées par Algeriepatriotique.

Nos sources se montrent quelque peu sceptiques quant à la suite qui sera donnée au mouvement de grève lancé par les juges, «d’autant que, explique-t-on, ce mouvement n’a été déclenché qu’après que les intérêts socioprofessionnels des magistrats ont été touchés par le ministre de la Justice et le pouvoir qu’il représente». Pour nos sources, «les assurances données par les juges grévistes au régime sur leur décision de garantir la supervision des élections présidentielles du 12 décembre, en dépit de leur fronde, sont le signe que leur soumission au pouvoir ne les dérange pas outre-mesure, pour peu que ses décisions ne les lèsent pas».

Les millions de manifestants qui militent pour le changement du système intègrent la libération de la justice du joug du pouvoir exécutif parmi les revendications essentielles de leur mouvement de contestation. Les avocats qui se sont révoltés contre la «justice du téléphone» n’ont eu de cesse de dénoncer la grave dérive d’un certain nombre de magistrats aux ordres de l’état-major de l’armée dont ils exécutent les injonctions à la lettre, allant jusqu’à prononcer des verdicts décidés par Gaïd-Salah en personne, selon des sources concordantes.

Par ailleurs, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer le jugement des magistrats qui se rendent coupables de complicité dans l’incarcération arbitraire de militants pacifistes, de dirigeants politiques et de journalistes décidée par les tenants du pouvoir de fait, et ce en totale violation des lois de la République.

La justice fait partie des institutions régaliennes, avec les services de sécurité, que le commandement de l’armée a instrumentées pour mener sa politique répressive dans l’hypothétique espoir de mettre fin au Mouvement de contestation populaire par l’intimidation et la menace.

Au travers de la grève des magistrats transparaît une fissure au sein d’un pouvoir beaucoup moins arrogant.

N. D.

 

Comment (27)

    tikjda
    28 octobre 2019 - 22 h 06 min

    Les magistrats n’ont pas réagi pour libérer la justice du pouvoir exécutif, mais pour s’opposer à leur mutation. Équivaut à dire qu’ils sont satisfaits de leur indépendance en vis à vis du pouvoir exécutif, puisque ils n’ont pas dénoncé les ingérences du pouvoir dans leur décisions de justice.On doit comprendre que ces juges sont alors indépendants. Donc tous les prisonniers arrêtés actuellement tels : Bouregaa, Tabou et des dizaines d’autres ont été condamnés par ces magistrats, selon leur propre conviction, sans interférence du pouvoir exécutif dans leur travail.Ce qui revient à dire que le problème des prisonniers qui croupissent injustement dans les prisons actuellement est dû exclusivement aux décisions de ces même magistrats.On doit alors déduire que le problème de la justice est alors: les magistrats qui osent mettre en prison les innocents….(?)
    De ma part je partage( pour une fois) la décision du ministre de la justice de dispatcher ces magistrats sur le territoire national pour réduire l’effet de la corruption de ces mêmes magistrats.Quant à penser à les garder sur le même lieu de travail pendant des années, ça sera un vrai désastre.Nous savons de quoi ils sont capables certains magistrats, juges d’instruction, procureurs et procureurs généraux.

    Anonyme
    28 octobre 2019 - 21 h 36 min

    Un jour benyoucef mellouk dévoilera la liste des juges Faussaires. Et, dans les 500 juges Faussaires , Il doit y avoir les 500 magistrat grevistes….

    Vroum Vroum ????..
    28 octobre 2019 - 21 h 03 min

    Hirak , Magistrats rebelles par intérêt , Prisonniers politiques , d’opinions , l’Algérie en Stand by . . Un Pouvoir rejeté , on arrive bientôt à la Fin . . Gaid Sallah et son proche entourage du Pouvoir on réussit à semer le désordre , et se désordre va se répercuter entre Eux et finiront par se disputer , ennemis les uns des autres , au point où des clans dans le clan se forment jusqu’à pericliter , s’auto détruire… on y arrive . . Car les dirigeants actuels ont dans les mains un Pays ingérable du fait que la Société Algérienne est en ébullition , chômage , économie faible , revendications , Hirak , un Corps malade . . Au sein du Clan au Pouvoir il faudra trouver des boucs émissaires parmis eux , entre Eux , ce qui va engendrer une « guerre  » à l’intérieur du Clan , chacun verra ces intérêts compromis…Je pense que de tout ça sortira des hommes raisonnables qui attendent de passer à l’acte et rejeterons les Verreux incompétents cause du desordre . . Le mal est destiné à disparaître , le bien reprendra le dessus , mais à quel prix !! . L’Algérie est entre les Mains d’une Clique malfaisante qui compte ces jours , et qui se fera ejecter par des Hommes intègres au sein de notre ANP ,… on y arrive . In Cha Allah . La vengeance est un plat qui se mange froid , bon appétit à Gaid Sallah et sa clique de Pieds nickelés qui aulieu de construire on démolis soit par Orgeuil et vanité ou par incompétence avéré , dans les deux cas leurs jours sont comptés , et ne peuvent changer leurs destins , le ver est à l’intérieur du Clan . . Le mois de décembre sera glacial pour Eux . .C’est mon avis en mon ressenti , une fois que cette Clique sera éjectée , le soleil va briller in cha Allah . . Il est impossible que le malade reste malade , soit il guerri ou soit il disparaît , et pour un Pays comme l’Algérie c’est toujours la guérison et non sa disparition . .

    Anonyme
    28 octobre 2019 - 20 h 36 min

    mieux vaut pas de justice du tout qu une mauvaise justice ,,,
    sachant que le services des policiers est dépendant des procureurs (qui j espère sont aussi en grève) je pense qu ils doivent juste assurer le service minimum jusqu’a nouvel ordre ,,,dite vous bien que caid n est rien ,,,

    Zaatar
    28 octobre 2019 - 18 h 12 min

    On lit bien que le mouvement en question des magistrats n’a été déclenché qu’après que leurs intérêts socioprofessionnels ont été touchés par le ministre de la justice representant le pouvoir. On comprend alors que si leurs intérêts ne sont pas touchés tout aurait roulé comme sur des roulettes. Donc tout est une question d’intérêt. Mais la on n’apprend rien, c’est vieux comme la terre. Chacun roule pour ses intérêts bien évidemment, et rien ne s’entreprend sans calcul et sans visée. Et chacun adapte sa stratégie en fonction des circonstances du moment et tout est évolutif. Je crois qu’on a fait le tour.

    Rosa Rosa Rosam
    28 octobre 2019 - 16 h 09 min

    « Le Gorille » par Georges Brassens (Hommage aux victimes de la justice Algérienne – Lettre à nos gorilles de magistrats)

    Car le juge, au moment suprême,
    Criait : « Maman ! », pleurait beaucoup,
    Comme l’homme auquel, le jour même,
    Il avait fait trancher le cou.
    Gare au gorille !…

      Zaatar
      29 octobre 2019 - 5 h 36 min

      Mais tu oublies l’essentiel de la chanson, « Or si au de l’amour le gorille vaut son prix, on sait en revanche qu’il ne brille ni par le goût ni par l’esprit, lors au lieu d’opter pour la vieille , comme l’aurait fait n’importe qui, il saisit le juge a l’oreille et l’entraîna dans un maquis…gare au gorille.. « 

        ???? Rosa Rosa Rosam
        29 octobre 2019 - 11 h 13 min

        @Zaatar 29 octobre 2019 – 5 h 36 min – Bonjour.
        Exactement mais je voulais m’arrêter exclusivement au massage : Quand on leurs tape dessus ils pleurnichent et quand ils tapent sur les gens, c’est normal.
        Thanemirth et amitiés mon frère.

    DYHIA-DZ
    28 octobre 2019 - 14 h 54 min

    Ils ne veulent pas être dérangés dans leur confort actuel…Ils ne veulent pas subir les difficultés des déménagements…Les pauvres, ils ont peur du dépaysement. Juste leurs intérêts qui sont au centre de leur balance.

      Rais
      28 octobre 2019 - 18 h 49 min

      Des juges qui ne respectent pas leur propre loi…alors la!

      BHL
      29 octobre 2019 - 18 h 15 min

      C’EST PAS PARCEQUE TU AS MIS UN PSEUDO FEMMES, que tu auras l ‘avantage que les autres.en plus derrière le pseudo c’est homme

    Anonyme
    28 octobre 2019 - 11 h 37 min

    Leurs revendications sont claires ce n est que matériel et professionnel…
    Tout le reste le hirak,l indépendance de la justice ce n est pas leur problème.
    La preuve,ils ont décidé de poursuivre le travail pour les élections du 12 décembre
    N oublions pas que la majorité sont des arabophones qui sont loin de la pensée de Descartes ou de Voltaire..
    Ils appliquent des lois basées sur la charria islamique qui ne donnent pas le droit de réfléchir ou d analyser!!!
    J espère que parmi eux il y a quelques lumières qui vont les tirer vers le haut et permettre à la justice d être indépendante car c est une occasion en or pour le pays…

    Abou Ligam
    28 octobre 2019 - 11 h 32 min

    J’allais, avant que la rigueur sémantique ne bridât mon élan lyrique, écrire malencontreusement à propos de ces premiers mots de cette excellente contribution : « Le réveil, tardif mais salutaire » que c’était là le chant du cygne. Leur dernier mot comme on dit chez « qui veut gagner des millions » .  

    Si je ne vous connaissais pas votre propension à faire de l’ironie et la finesse de votre humour j’aurais été penser que ce n’est là qu’un cynisme exagéré. Pourtant la formule l’eût complètement mérité : « Sursaut d’orgueil des magistrats » vous disiez.

    Ainsi, donc, le système judiciaire qui n’est qu’un appareil d’Etat , à la fois idéologique et répressif et rappelons-le s’il le fallait : Le troisième pouvoir sous lequel les régimes les plus autoritaires et les dictatures se manifestent souvent a été pris pour… pour quoi déjà ? Un sursaut d’orgueil ???

    Ok , je l’ai retenu ! Va pour un sursaut d’orgueil ya Sidi !

    Si je comprends bien ce n’est pas pour des raisons personnelles, purement corporatistes et mercantiles, que ces juges se sont rebiffés contre leur autorité, yek ?

    C’est parce qu’ils sont soudainement pris de remords et par un sentiment de culpabilité pour leur servitude et leur larbinisme contre le Hirak et tous ceux qui osent un contre-chant qu’ils ont pris la décision de s’acheter une témérité sans borne pour se sacrifier pour le bien-être de notre société.

    Et donc , il leur faudra autant de courage pour manger leurs toges pour rejoindre leur futurs postes ?

    Alors il ne reste aux poètes hirakiens du vendredi qu’à leur composer une chanson et des slogans du genre « Echa3b el qoudha khawa khawa ». 

    57
    28 octobre 2019 - 11 h 25 min

    cette décision appartient au peuple c est le peuple qui on est la première victime , entre confrères le jugement risque d être altérer ,,,,sinon Guantánamo

    Anonyme
    28 octobre 2019 - 11 h 14 min

    ce que j entendu a Elmaghribia tv « un magistrat a voulu démissionner parce que l a étés affecter loin de chez lui » non parce qu il juger sur ordre, non parce qu il enfermer des innocents, non parce qu il a trahi son sermon, mais parce que « on l a affecter loin de chez lui » ,,,, c est quoi ce raisonnement complètement abruti ,et on fait des juges avec ça,,, c est incroyable
    ,,,,,pauvre de nous » »on est pas sorti de l auberge » » vive nous quand même,,,,, ,,et malgré tout

    Moskosdz
    28 octobre 2019 - 10 h 46 min

    De quels juges parle t-on,ceux qui condamnent le petit voleur de mobylettes à 10 ans de prison ferme et qui blanchissent en même-temps le haut responsable ayant détourné les milliards de son peuple ou lesquels?.

    Toucher
    28 octobre 2019 - 10 h 10 min

    Ils faut k ils soit des hommes et libere tous les detenus d’opinion et a appeler GS en justice ,ils ont la loi et le peuple avec eux rien a craindre

      Samia
      29 octobre 2019 - 6 h 40 min

      Je comprends pas les 6 ‘dislikes’, ce que vous avez dit est d’abords humain, ensuite juste et certainement logique… Merci. ces juges doivent montrer leur position, avec ou contre la hogra en commençant par libérer les détenus et incarcérer les traitres, GS et sa clique .. Rabi Efaraj n’challah

    ABOU NOUASS
    28 octobre 2019 - 9 h 52 min

    AAAAAh ! c’était donc ça ,

    Ce n’était pas pour faire leur mea culpa !
    Incorrigibles ces sa.. qui fonctionnent à la carotte et le bâton .

    Bande de cassos , vous allez perdre des deux côtés maintenant. Vous êtes frits !

    Question de choix
    28 octobre 2019 - 9 h 38 min

    Si j’étais juge, j’aurais préféré faire vivre ma famille en mendiant ou même en faisant la tournée des décharges publiques, c’est beaucoup plus honorable que l’appliquer une législation polluée et préfabriquée sous une justice aux ordres dictées par téléphones, aussi, rendre un faux jugement est impardonnable, immoral et abominable.

    Nous sommes en attente de voire si ce mouvement reprend le travail sans la libération de tous les détenus politiques (c’est leur domaine) qu’ils exigeront au minimum comme l’un des préalables.

    Alimi
    28 octobre 2019 - 9 h 37 min

    Malheureusement il n’y a rien à attendre d’une corporation qui baigne dans la corruption. Les malheurs de notre pays pays viennent essentiellement des militaires et de la justice. l’objectif du HIrak est de nettoyer ces deux plaies.

    Le mal de l'Algérie
    28 octobre 2019 - 9 h 04 min

    était toujours le manque de JUSTICE sociale, Sah wela lala? Ces juges, en majorité, sont devenus par la grace de sa majesté Boutesrika des nababs. Depuis quand l’Algerie a connu une justice, un droit ou une quelconque loi qui a été respectée? Les juges répondaient aux téléphone et ensuite décidaient – incarcération ou liberté! En prenant part aux diverses mascarades et même si certains sont propres mais indirectement participé à la HOGRA du peuple, et bien cela à mes yeux sont aussi responsables et doivent quitter el koursi laaziz, le chaud chaud ou rachwa taa lahram.

    Brahim
    28 octobre 2019 - 8 h 47 min

    Il ne faut pas se leurrer, ce débrayage des magistrats est purement professionnel et n’a rien à voir avec le hirak. leur denier communiqué en dit long sur leurs intentions

    Vangelis
    28 octobre 2019 - 8 h 46 min

    Il est illusoire de penser que la justice algérienne sera indépendante du pouvoir exécutif tant les magistrats qui la composent sont à fond avec le système.

    Ces hommes drapés de robe rouge ou noire, à défaut d’hermine, à de rares exceptions, ne s’intéressent qu’à leur petit confort acquis grâce à leur forfaiture.

    Ils font grève pour réclamer des hausses de salaires et primes en rémunération de leur parti pris dans les condamnations des manifestants et ceux et celles qui portaient drapeau Amaziche.

    Ils rendront compte de leur attitude d’irresponsables et de complices devant un autre justice qui émergera bientôt, je l’espère.

    Anonyme
    28 octobre 2019 - 7 h 56 min

    Ils veulent juste annuler les mutations car ça a touché les 2/3 des membres du conseil. Je ne sais plus qui a dit « le courage éloigne souvent le péril, et la lâcheté l’attire ». Bientôt on inversera les rôles…ce sera à eux de venir s’expliquer à la barre…

      Soldat Schweik
      28 octobre 2019 - 14 h 09 min

      Berkaw ma tet’b3ou fi h’mar meyete yerham waldikoum.
      Ces « koudhate el tiliphoune » kerchistes el mounbatihine n’ont protesté que par ce que syadhoum de la JUNTE MILITAIRE mafieuse des GININARS a voulu toucher à leurs petits conforts et privilèges, j’en veux pour preuve qu’ils se sont empressés de rassurer echwakarhoum avant d’avoir gain de cause qu’ils assureront leurs lâches missions  » fi el intikhabate de la 3issaba »
      Au moindre petit signe de leurs maîtres ces  » hirakistes moudjahidines du 19 mars  » se toucheront comme a leurs habitudes et recommenceront à obéir à toutes les injonctions du pouvoir mafieux en condamnant et en incarnerait des hommes et des femmes libres en dehors de toute légalité.
      Ces gens là sont des soumis pathologiques de par leur ADN, même si une pluie de LIBERTE et de DIGNITE se met à tomber sur eux, ils s’empresseront d’ouvrir leurs parapluies de peur que celle-ci les « souillent » et les libèrent.
      Aussi, ne lâchons rien mais surtout ne les croyons pas
      1 NOV TOUS A ALGER POUR LE COUP DE GRACE FINAL A CE REGIME AGONISANT

    Kader Senoussi
    28 octobre 2019 - 7 h 50 min

    Vous délirez?
    Je vous explique: les magistrats qui n’ont de magistrats que le nom, réclament plus d’assurance d’emploi, d’aisance et de moyens pour mieux réprimer le peuple, remplir les prisons (pas de voyous auxquels ils obéissent, mais d’intellectuels, de travailleurs, de pères de familles, d’opposants …)
    Et puis quelque soit leur motif, on s’en moque! Le mal est fait et ils doivent le payer, point barre.

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