Les journalistes des médias publics vont-ils emboîter le pas aux magistrats ?

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Sit-in des journalistes des médias publics à Alger. D. R.

Par Saïd N. – Les changements à la hussarde qui se poursuivaient, jusqu’à encore mardi, au niveau des médias publics (presse écrite, audiovisuel, etc.) sont très mal accueillis par les professionnels du métier, car opérés sans explication aucune, ni débat sur l’avenir de ce secteur, à la fois honni par le grand public, comme le montrent si bien les slogans des manifestants, et surexploité par un pouvoir désarçonné qui l’utilise comme un souffre-douleur.

La désignation, mardi, d’une deuxième directrice de la Radio nationale en moins de sept mois est, en effet, révélatrice d’un malaise profond que les plus hautes autorités politiques tenteraient de dissimuler. Décidée à quelques semaines de l’élection présidentielle, cette valse de mutations et de limogeages qui a touché jusque-là la quasi-totalité des médias du secteur public ne peut avoir qu’une seule signification : éliminer au maximum les risques d’insoumission au sein de cette corporation à laquelle le pouvoir en place fait de moins en moins confiance. Mais, paradoxalement, c’est la décision qui peut accélérer cette insubordination tant redoutée, comme cela s’est passé avec le corps des magistrats. Ces derniers ont décidé de s’opposer massivement et frontalement à l’Exécutif depuis que le pouvoir avait tenté de les provoquer.

Le pouvoir ne doit pas perdre de vue que les journalistes de certains médias publics, dont notamment la Radio et la Télévision, avaient déjà, à plusieurs reprises, manifesté contre la censure qui sévit dans leurs rédactions respectives, à cause des injonctions du pouvoir, en signant des pétitions et en organisant des sit-in, jusque dans l’enceinte de l’imprenable citadelle de l’APS.

Pour ce pouvoir, les médias publics constituent aujourd’hui la dernière citadelle qui lui reste pour résister aux assauts de plus en plus intenses du Mouvement de contestation citoyen. Il sait bien que si cette dissidence venait à prendre corps dans le contexte politique actuel, il ne pourrrait s’en remettre.

S. N.

Comment (4)

    Anonyme
    30 octobre 2019 - 18 h 38 min

    Tous les médias publics et privés qui sont encore tolérés par le pouvoir bouteflekien encore en place sont discrédités auprès du peuple et ne constituent plus les vecteurs de persuasion et d’endoctrinement des masses qu’ils étaient durant les années 1960 jusqu’au début des années 2000. Changer ou pas de responsables de ces organes archaïques ne va pas en faire des foudres de guerre. Peine perdue.

    Convergeance
    30 octobre 2019 - 18 h 22 min

    J’ai déjà écrit :
    « Je peux être + ou – Indulgent avec toutes les fonctions qu’exerce un humain sauf pour les fautes d’un juge ou d’un journaliste.
    Je pourrai être clément avec un voleur mais jamais je ne pardonnerai au juge qui le déclare sciemment innocent et au journaliste qui couvre ou travesti le délit. ».

    S’agit-il d’un hasard, d’une coïncidence ou d’une certitude que ces deux entités sont évoquées spécialement et simultanément par AP ? Quant à leurs mouvements :
    Est-ce une repentance ?
    Est-ce un instinct de conservation ?
    Est-ce carrément une victoire incontestable du Hirak ?

    Dans tous les cas de figure l’Algérie est gagnante,  » El amya8 ta3oud ila madjariha » (les choses commencent à reprendre leurs places).

    PS : Bien entendu, ce n’est pas TOUS les juges et journalistes.

    Felfel Har
    30 octobre 2019 - 16 h 48 min

    S’ils avaient un tant soit peu de jugeote, de courage et d’honneur, ils ne trahiraient pas leurs aînés qui ont préféré la prison plutôt que la soumission à des oppresseurs. Dans certains pays, la presse s’est ménagé une place importante dans la vie politique en exposant les excés et les dépassements des autres branches du pouvoir. Elle s’est érigée au rang de 4ème pouvoir en refusant de compromettre sa liberté d’informer en toute transparence et objectivité.
    Pour préserver leur liberté et leur honneur, les vrais professionnels de la presse doivent évacuer de leurs rangs ces pigistes/mercenaires qui s’efforcent d’escamoter la vérité pour servir les intérêts d’une caste, d’un clan, d’une mafia. C’est en décrivant de manière objective la réalité, en rapportant aussi fidèlement que possible les faits qui doivent être portés à la connaissance du public que le journaliste étoffe sa carte de visite, pas en astiquant les bottes de X et Y, pas en manipulant les informations pour verser dans la propagande. Faisons donc le distingo entre journaliste et journaleux! Les premiers ont droit à notre respect, les autres à nos sarcasmes.

    Adel
    30 octobre 2019 - 13 h 57 min

    KI SIDI KI LALLA !

    KI LES « magistrats »… KI LES « journaleux » des merdia… « publics » !

    TOUS KIF KIF PAREIL… TOUS A LA POUBELLE !!! (Hachakoum !). TOUS DES VENDUS !!!

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