La diaspora algérienne interpelle les ONG contre la répression en Algérie
Par Saïd N. – A mesure qu’approche la date fixée pour la tenue de l’élection présidentielle, massivement rejetée par les manifestants algériens, les associations algériennes de la diaspora multiplient les initiatives pour apporter leur soutien à la noble cause du peuple algérien face au régime dictatorial qui s’obstine à organiser le scrutin dans un contexte aussi explosif qui ne peut qu’aggraver la crise.
Ainsi, plusieurs organisations animées par des Algériens installés en France prévoient d’organiser un meeting de solidarité le 9 novembre prochain à la Bourse de travail de Paris. Dans une déclaration rendue publique et intitulée «Soutien au peuple algérien dans sa marche pacifique et résolue vers sa liberté», les initiateurs estiment que face à la répression qui s’abat sur les manifestants et les animateurs du Hirak, les Algériens de France ne doivent pas se taire. «Nous tenons à réitérer notre dénonciation ferme et vigoureuse des actes commis par un pouvoir autoritaire et interpellons toutes les organisations de défense des droits de l’Homme pour que cessent la répression, les persécutions en tous genres, et que soient libérés tous les détenus d’opinion», lit-on dans le document.
Les signataires de la déclaration s’en prennent en des termes virulents au pouvoir en place à Alger, en rappelant que «ces dernières semaines, le pouvoir autoritaire, représenté par le chef d’état-major de l’armée, a décidé d’imposer son agenda électoral en « ordonnant » l’organisation de l’élection présidentielle le 12 décembre prochain. Son rejet massif, comme les deux tentatives précédentes (avril et juillet derniers), fait craindre au pouvoir l’échec de son scénario». Ils accusent le pouvoir de faire courir les plus grands dangers au pays, à sa stabilité et à sa cohésion, «en s’entêtant dans cette voie, en systématisant la répression – kidnappings, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, passages à tabac de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage par la gendarmerie de la capitale, présence policière massive, etc.».
Dans le même contexte, Europe Ecologie – les Verts français (EELV) – apporte son soutien au Hirak algérien, à un moment où Paris continue à se complaire dans son silence face aux grands événements qui secouent l’Algérie depuis bientôt neuf mois.
Dans une déclaration diffusée sur son site officiel, EELV constate que «neuf mois après le début de la contestation citoyenne en Algérie, le mouvement dit Hirak ne s’essouffle pas. Bien au contraire, il s’amplifie et porte toujours comme revendication le changement radical du système politique». Et de noter qu’en France «la diaspora algérienne, la plus importante au monde, ne pouvait rester insensible à ce qu’il se passe en Algérie. Des rassemblements s’organisent tous les dimanches depuis le début des manifestations en février».
Evoquant l’élection présidentielle, prévue le 2 décembre prochain, les Verts français n’ont pas manqué de relever que «le 29 octobre, les manifestants demandaient que les élections prévues le 12 décembre ne soient pas organisées par l’armée, qui dirige de facto le pays, mais par une large coalition afin de s’assurer qu’elles soient véritablement libres et démocratiques». Ils réitèrent leur soutien au «mouvement d’émancipation des Algérien-nes» et souhaitent la mise en place d’un gouvernement de transition «de large coalition qui aura pour tâche d’organiser un processus démocratique, indispensable pour la stabilité de l’Algérie et du Maghreb», concluent les rédacteurs de la déclaration.
S. N.
Comment (16)