Le secrétaire général par intérim de l’ONM : langue de bois, lâcheté et déclin
Par Abdelkader S. – Le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) s’est prononcé sur un certain nombre de questions à la veille de la célébration de la fête du 1er Novembre. Tenant le bâton par le milieu, Mohand-Ouamar Benlhadj a viré sa cuti après avoir suscité l’espoir au lendemain de sa désignation suite au décès de son prédécesseur.
Usant d’un discours creux et mou, cet ancien moudjahid, connu pourtant pour être un fervent opposant au régime qu’il a lui-même dénoncé vigoureusement, a mis de l’eau dans son vin pour ne pas s’attirer les foudres des symboles de ce même système, incarné depuis le 3 avril dernier par l’octogénaire chef d’état-major de l’armée.
Le secrétaire général de l’ONM a parlé vaguement d’erreurs commises et de responsables qui doivent admettre leurs erreurs, sans les nommer, semant ainsi la confusion et l’amalgame. «Si nous devons juger le parcours depuis 1962 à ce jour, on peut constater que, globalement, personne n’est satisfait. Nous devons faire une autocritique et admettre que nous avons commis des erreurs et qu’il y a de nombreuses carences», a-t-il dit en réponse à une question sur le Mouvement populaire qui promet de faire de ce vendredi un rendez-vous historique pour «recouvrer l’indépendance».
Tout aussi élusif, Mohand-Ouamar Benlhadj a ajouté qu’«il ne faut pas pointer du doigt les autres sans reconnaître ses propres erreurs. Ceux qui ont fauté doivent reconnaître et demander pardon car si nous avions admis nos erreurs, le pays ne serait pas dans l’état actuel», ajoutant que «certes, des progrès ont été réalisés en Algérie, mais ils sont insuffisants». Une évidence que tout un chacun sait mais dont on attendait qu’au moins le représentant des anciens combattants en dît plus en tant que témoin de cette faillite, en sa qualité d’ancien député et ayant côtoyé de grands révolutionnaires à la Wilaya III historique.
Au lieu de cela, le moudjahid, jadis connu pour son courage et sa franchise, s’est contenté de conseiller «à chaque Algérien» de «se ressaisir» et de «réfléchir comment faire mieux car il faut d’abord qu’il accomplisse ses devoirs et ne contente pas de réclamer des droits, la bénédiction ne tombant pas du ciel», a-t-il recommandé, non sans révéler que l’ONM est une organisation «pauvre» qui n’a même pas assez d’argent pour tenir son congrès.
Est-ce un appel du pied à Gaïd-Salah dont il soutient la présidentielle imposée pour le 12 décembre à partir d’une caserne et dont il tait lâchement les arrestations arbitraires, dont celle du grand moudjahid Lakhdar Bouregaâ ? En tout cas, ça en a tout l’air.
A. S.
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