37e marche de vendredi : tsunami humain à Alger
Par Mourni Serraï – Alger est noir de monde en ce vendredi 37e marche hebdomadaire pour le changement radical du système. Une marche qui coïncide, pur hasard de calendrier, avec le 1er Novembre.
Les Algériens, dont l’un des slogans depuis le début du Hirak le 22 février était «Echaâb yourid istiklal (le peuple veut l’indépendance)», se sont plus que jamais mobilisés pour manifester ainsi leur rejet total des élections du 12 décembre et réitérer leur exigence d’une période de transition concertée.
De Bab El-Oued à Belcourt, d’El-Biar à Alger-Centre, les boulevards, artères et les rues de la capitale sont bondés de monde. Des vieux, des vieilles, des enfants, des jeunes et des moins jeunes marchent pour que «l’Algérie soit libre et démocratique». Un objectif fixé par les manifestants depuis le début de ce mouvement pacifique en février dernier.
Dès la matinée, les manifestants ont commencé déjà à arriver au niveau d’Alger-Centre et plus précisément au lieu symbolique du Hirak qu’est la Grande-Poste, alors qu’habituellement ils sortent après la prière de vendredi. Pour bien marquer cette journée fortement symbolique et réaffirmer la détermination des Algériens à en finir pour de bon avec le système actuel, des manifestants sont venus d’autres wilayas.
Ainsi donc, en début d’après-midi, la capitale est pleine comme un œuf et les manifestants continuent à arriver de partout. Certains parlent de millions de personnes dans les rues d’Alger.
Les revendications restent les mêmes, rejet des élections et départ de tous les symboles du système, à leur tête le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah, et le président par intérim, Abdelkader Bensalah. Beaucoup de slogans des manifestants font référence aux martyrs et aux moudjahidine qui se sont battus contre la force coloniale pour l’indépendance du pays.
Parmi les noms qui reviennent avec insistance durant cette 37e marche, il y a Ali La Pointe, Amirouche, Si El-Haoues et, bien entendu, le moudjahid et ex-commandant de l’ALN, Lakhdar Bouregâa, figure emblématique du Hirak du 22 février qui a été jeté en prison sur ordre de Gaïd-Salah. Les manifestants réclament haut et fort la libération de ce grand moudjahid de la Wilaya IV historique et de tous les détenus politiques et d’opinion.
Par leur très forte mobilisation, plus importante que celle du 8 mars dernier, selon certains observateurs, les Algériens ont donc clairement signifié leur rejet de la présidentielle et des figures qui gouvernent actuellement le pays.
M. S.
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